Déprescription : un levier pour réduire l’empreinte environnementale du médicament

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Déprescription : un levier pour réduire l’empreinte environnementale du médicament

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Publié le 3 avril 2025 | modifié le 7 avril 2025
Par Matthieu Vandendriessche
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Le 20 mars 2025, l’Agence régionale de santé (ARS) et l’Observatoire des médicaments, des dispositifs médicaux et des innovations thérapeutiques (Omédit) du Grand Est ont organisé à Strasbourg un colloque dédié à la déprescription. Intégrée dans la convention médicale depuis 2024, cette pratique repose désormais aussi sur l’implication des pharmaciens d’officine.

Réduire la consommation médicamenteuse, c’est aussi limiter la production de déchets et de résidus pharmaceutiques. « La production pharmaceutique a un impact négatif important sur le bilan carbone, du fait d’une fabrication essentiellement réalisée en Asie puis de transports maritimes », alerte Pascal Meyvaert, médecin généraliste dans le Bas-Rhin et responsable de la commission Santé environnementale de l’URPS Médecins libéraux du Grand Est.

En France, le système de soins représente 8 % des émissions nationales de gaz à effet de serre. Plus de la moitié de cette empreinte (55 %) provient des médicaments et des dispositifs médicaux, selon les données citées lors du colloque.

La ressource en eau, enjeu environnemental central

Le plan régional santé-environnement (PRSE) du Grand Est accorde une attention particulière à la limitation des résidus médicamenteux, notamment pour préserver la qualité et la disponibilité de la ressource en eau. Dans ce cadre, un appel à projets intitulé « Médicaments et environnement » a été récemment lancé par la région.

Un guide pour accompagner les soignants

L’URPS Médecins libéraux du Grand Est a publié en 2023 un guide pratique intitulé « L’écoresponsabilité en cabinet médical ». Ce document propose des pistes concrètes autour de trois axes : le recours au numérique, la maîtrise des consommations d’énergie, et la gestion des déchets de soins.

Parmi les recommandations, la déprescription est mise en avant comme un geste à la fois pertinent médicalement et écologiquement. Le guide rappelle que les effets cumulés des médicaments humains et vétérinaires sur l’environnement sont significatifs. De plus, les blisters de médicaments ne sont pas recyclables, ce qui accroît encore la masse des déchets non valorisables.

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