Visite médicale : « L’Expansion » ne fait pas de cadeau aux laboratoires

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Publié le 3 décembre 2004
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L’Expansion a enquêté en décembre sur « le business des produits miracles ». Au sommaire : économie, nouveaux marchés, pathologies émergentes, succès ou dérapages (Vioxx). Trois pages décrivent les méthodes et le « marketing forcené des labos » pour vendre leurs produits, de la préparation du grand public avant la sortie du médicament à la visite médicale auprès des médecins.

A chaque étape, le lobbying est acharné. Un ancien haut fonctionnaire évoque même « des filatures et des menaces de mort » pour obtenir une AMM. « Les avancées scientifiques sont souvent exagérées et seuls les essais cliniques les plus favorables sont mis en évidence », dénonce Philippe Pignarre, ancien cadre de l’industrie.

« Les pressions sont fortes », reconnaît Noël Renaudin, président du CEPS, qui reçoit jusqu’à dix laboratoires par jour. Le jeu de l’influence fonctionne à plein lorsqu’il s’agit « de mettre le médicament dans le stylo du médecin ».

Malgré la loi anti-cadeaux de 1992, les petits arrangements perdurent : « dîners dispendieux inscrits dans la rubrique « location de salles » », colloques où l’on « fait beaucoup de Marrakech et très peu de sciences »… Un certain « Dr B. » parle de « pseudo-études » où l’on essaie un produit sur cinq patients « avec deux pages à remplir et un lecteur DVD à la clé ». « Mon labo veut être éthique, mais c’est compliqué, observe un visiteur médical. Quand je propose une présentation au Louvre, mon concurrent offre un week-end à Venise… »

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