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Violences sexistes et sexuelles : les étudiants en pharmacie rompent le silence
Le phénomène n’épargne aucun groupe. Près de 1 étudiant en pharmacie sur 2 a été victime de remarques sexistes à la faculté. Ils sont environ un tiers à l’officine. C’est ce que révèle une enquête de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) sur les violences sexistes et sexuelles. Au constat édifiant.
Depuis 2017 et le phénomène #MeToo, les violences sexistes et sexuelles ont été mises en lumière. Le monde étudiant n’échappe pas à ce phénomène, comme les scandales à Sciences Po Paris ou à CentraleSupélec et les résultats d’une enquête de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) publiée en avril 2020 le montrent. « Le microcosme des études de pharmacie ne serait donc en rien épargné », explique l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf), qui a souhaité réaliser une enquête brossant un état des lieux de la situation des étudiants et étudiantes en pharmacie. Entre le 21 novembre et le 21 décembre 2021, 2 103 d’entre eux y ont répondu.
A la faculté
49 % des étudiants interrogés disent avoir déjà fait l’objet de remarques sexistes au sein de leur milieu universitaire, soit presque 1 étudiant sur 2. Ces agissements concernent en majorité des femmes : 55,4 % versus 28,6 % des hommes. 89 % de ces remarques sont formulées par d’autres étudiants, 30,3 % par le personnel pédagogique de la faculté de pharmacie et 8,7 % par le personnel administratif (la question était à choix multiples, donc le résultat dépasse 100 % des réponses).
De fait, 19 % des victimes ont reçu régulièrement des remarques à la fois d’étudiants et d’enseignants et près de 4 % de la part d’étudiants, d’enseignants et de personnel administratif.
41,7 % des étudiants interrogés répondent avoir subi un harcèlement sexuel (48,4 % des femmes versus 18,5 % des hommes). Enfin, 23,1 % des élèves (25,91 % des femmes et 13,57 % des hommes) ont déjà été la cible de remarques dégradantes sur leur vie privée (vie, activité, orientation sexuelle, nombre de partenaires) pendant un cours ou un stage, soit presque 1 étudiant sur 4. Dans 91,4 % des cas, ce harcèlement provient d’autres étudiants, pour 13,9 % il est le fait du personnel pédagogique et 1,7 % celui du personnel administratif.
A l’officine
Les étudiantes et étudiants sont également victimes de tels agissements à l’officine : 32,6 % d’entre eux ont déjà été confrontés à des remarques sexistes (37,1 % des femmes versus 18,3 % des hommes) et 30 % à du harcèlement (34,8 % des femmes versus 22,3 % des hommes).
Tous ces agissements proviennent pour la majorité des patients (80,3 %), mais aussi des membres de l’équipe officinale (37,1 %). De plus, 15 % des étudiants répondent par l’affirmative à la question « As-tu déjà fait l’objet de gestes déplacés, dans le cadre de stage ou professionnel, pour lesquels tu n’avais pas donné ton accord ? ». 19 % sont des femmes (8 % des hommes). Plus de la moitié de ces actes (53,2 %) ont été commis par des pharmaciens, 38,9 % par des préparateurs et 10,6 % par des patients. Pire encore : l’enquête a révélé qu’au sein même d’une pharmacie une jeune femme en stage de 6e année avait été victime d’un viol perpétré par son titulaire.
22,8 %
des étudiants pensent que le contexte des études de pharmacie et ses traditions sont sexistes (dont 25 % des femmes sondées et 16,8 % des hommes).
18 %
des étudiants déclarent avoir déjà été contraints d’avoir des rapports sexuels alors qu’ils étaient alcoolisés ou n’étaient pas en pleine possession de leurs moyens.
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