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- (Vidéo) Violence : 70 % des professionnels de santé disent en avoir été victimes
(Vidéo) Violence : 70 % des professionnels de santé disent en avoir été victimes
Les violences verbales sont malheureusement devenues le lot quotidien des professionnels de santé, comme le relèvent plusieurs enquêtes.
77,2 % des professionnels de santé ont déclaré avoir déjà subi des violences dans le cadre de leur travail, selon une enquête de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS). D’ailleurs, parmi les 3506 personnes ayant répondu à ce questionnaire, les pharmaciens sont les plus nombreux à s’être exprimés (881), suivis par les infirmiers (626), les masseurs-kinésithérapeutes (498) et les pédicures-podologues (492). Les médecins, bien que concernés par une hausse des actes de violence à leur encontre, ne sont que 60 à s’être mobilisés sur cette enquête.
Une augmentation du nombre d’agressions
Dans la majorité des cas, il s’agit de violences verbales (77,3 %). Mais, les violences psychologiques ne sont pas non plus des faits rares (30,7 %). 19 % des professionnels de santé ont également affirmé avoir déjà subi des violences matérielles et 16,8 % des violences physiques. Des chiffres qui corroborent ceux du bilan annuel sur la sécurité des pharmaciens, rendu public le 5 juin dernier par le Conseil national de l’ordre des pharmaciens (Cnop). Dans l’enquête de l’UNPS, 67 % des répondants considèrent que les violences à leur encontre ont augmenté ces cinq dernières années. Un constat également partagé par l’Ordre national des pharmaciens qui a évalué la progression du nombre d’agressions à 17 % par rapport à 2019, malgré une baisse du nombre d’agressions liées au Covid-19 (port du masque, vaccination, tests antigéniques) de 8 % en 2022.
Sur le terrain, la tension est palpable
Sur le terrain, le témoignage de certains pharmaciens confirment ces résultats d’enquête. « Je subis beaucoup moins de violences ou d’agressions que pendant la pandémie du Covid-19. Aujourd’hui, les relations sont apaisées », affirme avec soulagement Guillaume Lafarge, titulaire en centre-ville de Chauvigny (Vienne). Les sources de tension sont désormais liées à différents phénomènes sociétaux. « Les patients sont énervés par les délais de rendez-vous avec le médecin, qu’ils jugent souvent trop longs. La qualité de l’accès aux soins et les retards de diagnostic les inquiètent aussi énormément », poursuit Guillaume Lafarge. « Ce sont les ruptures de médicaments qui posent problème. Aujourd’hui, cela nous prend une trentaine de minutes pour leur expliquer et trouver une solution », constate de son côté Sandrine Dazin, titulaire dans le centre-ville de Saint-Amand-les-Eaux (Nord). Le contexte économique actuel n’améliore pas la situation. « Un climat de tension lié aux problèmes actuels de pénuries de médicaments et de pouvoir d’achat est palpable. Les gens ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas avoir leurs médicaments ou pourquoi le prix de la boîte de lait infantile a augmenté de 5 € », résume Pierre Aubert, titulaire en centre-ville de Vitrolles (Bouches-du-Rhône).
Pas assez de dépôts de plaintes
Pour autant, 73,4 % des victimes ne déclarent pas leur agression, selon l’enquête de l’UNPS. Du côté des pharmaciens, ils sont 44 % à déclarer l’agression à l’Ordre, mais sans déposer plainte. Or, « c’est le dépôt de plainte qui va déclencher l’information judiciaire », explique Alain Marcillac, référent sécurité au Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop), dans la vidéo ci-dessus.
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