Une titulaire en grève de la faim

Je suis au bout du bout, psychologiquement et économiquement. C’est pourquoi je fais cette grève de la faim depuis début décembre. » Lundi 9 décembre, au cours d’une conférence de presse, l’association de défense de l’officine d’Elisabeth Barichard a affirmé que celle-ci bénéficiait désormais du soutien de 83 pharmaciens d’Indre-et-Loire.

Installée depuis 1984 à Saint-Cyr-sur-Loire, Elisabeth Barichard a transféré son officine dans un petit centre commercial voisin en 2006. Mais l’autorisation de transfert est depuis contestée en justice par un collectif de cinq confrères dont un qui, selon l’association, voulait lui-même s’installer dans le centre commercial. De jugements défavorables en appels gagnés – ou inversement –, la titulaire est autorisée ou non à délivrer des médicaments. En sept ans, il y a eu trois périodes de deux mois sans activité, et, depuis cinq mois, elle ne vend plus de médicaments, l’ARS refusant cette fois de lui accorder une nouvelle licence. « La para, c’est 7 % du chiffre d’affaires de l’officine », explique Elisabeth Barichard. Son officine, qui a employé jusqu’à six salariés, n’en compte plus que deux. « Il n’y a pas d’autre pharmacie dans ce quartier d’environ 2 200 habitants. C’est une petite galerie commerciale, avec près de 300 clients par jour dans la pharmacie. Ce n’est pas énorme. C’est une situation intenable. J’attends une réaction du ministère auprès duquel j’ai déposé un recours contre la décision de l’agence régionale de santé. Avant qu’il ne soit trop tard… ».