Une campagne qui choque !

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Publié le 31 mai 2008
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Q uelque 5 000 pharmaciens ont déjà répondu à l’appel de la FSPF et les chèques continuent d’affluer rue Ballu, siège parisien du syndicat. Une mobilisation telle que des spots radio, non programmés initialement, complètent le dispositif de communication de la campagne nationale « Tombez malade aujourd’hui, demain il sera peut-être trop tard ». 45 000 bandeaux adhésifs, 4,5 millions de dépliants de pétition, deux sites Internet, quatre vidéos, des publicités dans Le Parisien, la presse locale, sur France Info et France Bleue, 20 manifestations dans toute la France… Les moyens sont impressionnants (tout le stock européen de bandeaux adhésifs a été utilisé !) et le ton volontairement déroutant. Voire provocant pour une profession réputée sérieuse (espérons qu’il n’aura pas refroidi trop de confrères…). Mais l’objectif est de taille : réussir à interpeller les clients (mais aussi les politiques) en les étonnant pour, dans un second temps, discuter avec eux de l’intérêt du modèle officinal à la française. Avec l’espoir d’en faire les meilleurs défenseurs à l’heure où de nombreuses menaces pèsent.

Bien sûr, l’importance des trois piliers (répartition démogéographique, monopole de compétences et capital), garants d’une sécurité de dispensation quasi inégalée, devrait être au coeur des échanges de part et d’autre des comptoirs. Tout comme le fait, et il ne faut pas l’oublier, que l’officine française concourt aussi à l’amélioration du pouvoir d’achat si chère à notre Président. En effet, quand l’économie nationale prospère, les pharmacies recrutent (plus de 20 000 emplois entre 1997 et 2006), ce qui est loin d’être le cas dans d’autres secteurs d’activité.

Pas question pour l’officine de rester figée sur ses acquis

Philippe Gaertner a également rappelé, lors de la conférence de lancement lundi 26 mai, que la pharmacie d’officine en France, « c’est l’équivalent d’un guichet gratuit de 3 400 personnes, d’un call center de 4 000 personnes du lundi au samedi, et c’est aussi la capacité d’accueillir et de conseiller dix fois plus de patients qu’aux urgences ! ». Autant de vérités qui devraient faire réfléchir nos gouvernants avant de se laisser happer par un modèle anglo-saxon, qui conduirait immanquablement à une « déstructuration du réseau ».

Et puis, toujours selon Philippe Gaertner, pourquoi se sentir obligé d’adopter un tel modèle alors que les Britanniques « ne sont passés ni à l’euro, ni à la conduite à droite… » ?

Pas question pour autant de se figer sur les acquis. « Notre volonté, avec nos partenaires, est d’améliorer les services proposés, en étant attentifs sur les prix », a indiqué le président de la Fédération. La signature de la charte de bonnes pratiques commerciales, mais aussi la possibilité prochaine de mettre en place des centrales d’achat, vont y concourir. Il en est persuadé. Quand à la parution du décret « accès direct », ex-libre accès, il devrait, toujours selon le syndicat, paraître courant juin.

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En attendant, la FSPF, soutenue par l’APLUS et les étudiants de l’ANEPF pour l’occasion, se disait confiante, lundi 26 mai, premier jour de campagne. « La mobilisation sera forte ! », assurait même Philippe Gaertner.