Trouvez-vous que l’arrêté imposant un rationnement sur le paracétamol soit fondé ?

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Publié le 11 avril 2020
Par Francois Pouzaud
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NON

Claude-Alexandre Jeanne-Rose, titulaire à Paris d’une pharmacie de quartier (6 salariés dont 1 adjoint). Groupement : Aprium.

On nous impose des règles de restriction sur la délivrance du paracétamol pour des demandes sans ordonnance comme si le pharmacien manquait de discernement face au client. Le gouvernement n’a pas à nous imposer des règles que nous appliquons naturellement en temps normal au comptoir. Il nous appartient d’estimer les besoins de la personne et, à l’heure du confinement de la population, délivrer deux boîtes à un client ne présentant pas de symptômes ne me paraît pas abusif. De plus, comme il n’y a aucune menace de rupture sur cette molécule, cela renforce ma position contre cet arrêté

OUI

Francis Hanser, titulaire en milieu rural à Echiré (Deux-Sèvres). Il emploie 4 salariés. Syndicat : USPO ; groupement : HPI Totum.

Cet arrêté de restriction sur la délivrance de paracétamol est fondé, il nous est bien utile pour gérer la situation par rapport aux demandes d’automédication des patients. Il nous donne la main pour canaliser celles en quantités excessives et recadrer si besoin. Cette mesure permet aussi de renouer le dialogue avec le patient sur les règles de bon usage du paracétamol. Et ainsi de connaître le contexte de la demande, les destinataires, le nombre de personnes confinées à la maison. Les règles de délivrance sont claires : une boîte de paracétamol pour une personne bien portante, deux boîtes pour des ventes à destination de personnes présentant des symptômes grippaux. Mais faut-il s’arrêter à cette obligation et se montrer obtus quand une personne vient faire un achat de précaution pour toute la famille ?

OUI MAIS

Isabelle Geiler-Courtois, adjointe à Haubourdin (Nord). Fonction ordinale à la section D.

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Cet arrêté est tombé au bon moment. Un phénomène d’angoisse générale a gagné la population qui a stocké le paracétamol de la même façon que les produits alimentaires de première nécessité. Les clients ont acheté des quantités de boîtes plus que de raison pendant les 48 heures qui ont suivi l’annonce de confinement par le président de la République. A la suite de ces fortes demandes, il y a eu des situations de pénurie, les commandes sur certaines références de Doliprane n’ont pas été livrées à la pharmacie. Nous avons une clientèle de quartier que nous connaissons bien, est-ce pour cette raison qu’elle n’est pas revenue chercher du paracétamol à la pharmacie dans les jours qui ont suivi un premier achat ? En revanche, nous ne sommes pas en mesure de savoir si elle s’est approvisionnée dans plusieurs officines.

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