« Trop de générique tue le générique ! »

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Publié le 10 janvier 2009
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A l’initiative de leur syndicat, furieux de ne pas avoir été consulté, la plupart des officinaux de la Marne, malgré la pression exercée par la CPAM, n’acceptent pas la procédure « tiers payant contre générique ». Ils souhaitent la réunion rapide de la commission ad hoc afin de trouver une issue à cette situation. Cette attitude, Pierre Kreit, pharmacien à Vanault-les-Dames et président du syndicat des pharmaciens de la Marne, l’a justifiée dans un courrier adressé début décembre à Frédéric Van Roekeghem, directeur de la CNAMTS : « Notre département a été, dès 1999, précurseur de la politique de substitution et je vous rappelle que le pharmacien d’officine est, et restera, le professionnel de santé le plus impliqué dans la politique d’économie de l’assurance maladie […]. Il est dangereux de porter le taux de substitution à un niveau supérieur à 80 %, car trop de générique tue le générique. »

Eviter la prescription de molécules plus chères

En effet, argumente Pierre Kreit, le générique existe du fait de la présence du princeps dont le maintien, au-delà de 80 % de substitution, devient non rentable pour l’industriel, entraînant sa disparition et celle de son générique. Et de citer, entre autres princeps, « Totapen, Céfaperos, disparus du marché des médicaments aujourd’hui. Par conséquent, le médecin serait obligé de prescrire en dehors du Répertoire, avec des molécules beaucoup plus onéreuses ».

En outre, cette absence de rentabilité peut inciter les laboratoires à réduire les moyens financiers consacrés à la recherche de nouveaux médicaments.

Le président du syndicat des pharmaciens de la Marne relève un autre phénomène lié à l’augmentation du taux de substitution : le licenciement par l’industrie pharmaceutique de près de 1 500 délégués médicaux.

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