Tensions autour des nouvelles missions officinales

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Publié le 31 août 2013
Par Chloé Devis
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D’âpres négociations se poursuivent depuis plusieurs mois entre le ministère québécois de la Santé et l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP). En cause : la mise en œuvre des nouveaux services qui pourront être dispensés au sein des 1 789 officines du Québec, en principe dès le 3 septembre. A l’origine, la loi 41, votée par l’ancien gouvernement libéral en 2011 dans le but de désengorger hôpitaux et cabinets médicaux : elle autorise les titulaires québécois à accomplir un certain nombre d’actes, notamment la prescription de médicaments pour le traitement de problèmes de santé mineurs ou dans les cas où aucun diagnostic n’est requis, ou encore l’ajustement de l’ordonnance pour atteindre une cible thérapeutique.

Des services payants pour certains patients

Or le gouvernement a décidé de financer ces services par le biais de l’assurance médicament, qui ne couvre que 40 % de la population québécoise, 60 % étant affiliés à des assurances privées. Pour l’AQPP, cette décision écorne le principe de l’accessibilité des soins défendu par le projet originel. L’association a annoncé qu’en l’absence de couverture universelle par l’assurance maladie, les pharmaciens se verraient contraints de facturer directement les prestations aux bénéficiaires écartés du dispositif gouvernemental, selon des tarifs allant de 14 à 30 $ (17,50 à 42 €) par consultation.

Autre pierre d’achoppement, la remise en cause, d’un point de vue légal, de la possibilité pour les pharmaciens de réaliser certains tests sanguins. Or ces actes, encadrés par l’Ordre des pharmaciens du Québec et le Collège des médecins du Québec, sont couramment pratiqués depuis une dizaine d’années. Le risque est donc que les laboratoires connaissent un afflux de patients.

Comme l’a indiqué le ministre de la Santé Réjean Hébert, l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions pourrait être retardée, le temps de clarifier l’ensemble des points litigieux.

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