Sortie du confinement : à quoi s’attendre à partir du 11 mai ?

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Sortie du confinement : à quoi s’attendre à partir du 11 mai ?

Publié le 7 mai 2020
Par Anne-Hélène Collin et Francois Pouzaud
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Le Premier ministre a confirmé la levée du confinement à partir du lundi 11 mai, selon « un processus très progressif sur plusieurs semaines. » A quoi s’attendre à partir de cette date ? Réponse en 3 points.

Se rendre à l’officine

A partir du 11 mai, l’attestation n’est plus nécessaire pour des déplacements (quels qu’ils soient) au sein du même département. Pour les officinaux qui doivent changer de département pour se rendre sur leur lieu de travail, une nouvelle attestation (qui sera bientôt publiée sur le site du ministère de l’Intérieur) sera obligatoire lorsque la pharmacie est à plus de 100 km à vol d’oiseau du lieu de résidence habituel. 

Dans les transports en commun et les gares, le port d’un masque grand public est obligatoire, sous peine d’une amende de 135 euros. Particularité en Ile-de-France, seule région de métropole qui subit encore des règles strictes, une attestation employeur sera exigée aux heures de pointe. Partout en France, les transports interrégionaux seront fortement limités et l’occupation des trains plafonnée à 50 %, avec réservation obligatoire.

Une hausse de la fréquentation et de l’activité ?

Le 11 mai sonnera-t-il la reprise économique pour les officines ? Pour Denis Millet, président de la commission étude et stratégie économiques de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), cela ne fait aucun doute. « Les cabinets médicaux se remettent en route et fonctionnement normalement, les pharmacies qui ont réduit leurs horaires d’ouverture vont devoir les ré-augmenter pour absorber l’augmentation de flux de patients ». Il prédit un bond d’activité important dès le début du déconfinement, sans pour autant parier sur un retour rapide à la normale. Philippe Besset, président de la FSPF, s’attend aussi à un regain de fréquentation assez fort dès lundi prochain mais nourrit une crainte. « Nous risquons d’être submergés par les demandes et les distributions de masques des dotations d’Etat, j’espère que celles dont nous disposerons seront suffisantes et qu’il n’y aura pas de pénurie ! »

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Compte tenu de la nouvelle organisation des officines mise en place depuis le début de la pandémie, les conditions d’exercice sont parfois difficiles pour les équipes officinales, alors que l’activité est pourtant au ralenti. « Je crains que l’augmentation de fréquentation de la clientèle crée sur ce plan des difficultés supplémentaires, il faut espérer que le mois de mai soit beau pour que la clientèle puisse attendre dehors, et notre intérêt serait même que la reprise d’activité ne soit pas trop brutale », livre Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). De toute façon, « pour toutes les entreprises, le fonds de solidarité est maintenu en mai et le prêt garanti par l’État jusqu’à la fin de l’année », promet Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances.

« Protéger, tester, isoler »

Il sera toujours question de « protéger » le 11 mai. « Il n’y aura pas de confinement obligatoire pour les personnes vulnérables après le 11 mai, même en Ile-de-France », veut rassurer Edouard Philippe, qui appelle cependant les plus vulnérables (personnes âgées, patients à risque) à continuer d’appliquer « les règles de prudence très strictes qui ressemblent à celles de ces deux derniers mois »

« La France est prête à dépister massivement », a annoncé de son côté Olivier Véran devant la première carte de France du « taux de couverture des besoins en tests estimés au 11 mai », toute verte. Ce qui laisse à penser que les régions disposent des stocks pour répondre à l’objectif des 700 000 tests virologiques RT-PCR hebdomadaires. Le ministre de la Santé appelle les personnes qui rencontrent des difficultés pour se faire dépister à contacter le 0 800 130 000.

Le parcours de soins semble fléché. Aux moindres symptômes évocateurs d’une infection à Sars-CoV-2, le patient appelle son médecin traitant, à défaut un médecin de garde, en dernier recours le Centre 15, qui pourra prescrire un test virologique (remboursé à 100 % par l’Assurance maladie). Dans l’attente du résultat, le patient est isolé et peut bénéficier de masques. C’est aussi à ce moment-là qu’interviennent les brigades sanitaires de l’Assurance maladie.

Quant aux règles de distribution des masques issus du stock de l’Etat par les pharmaciens, elles demandent encore à être précisées. 

Les masques chirurgicaux, à usage unique et en tissu normé resteront distribués en grande surface, chez les buralistes et en pharmacie. Bruno Le Maire a confirmé leur prochaine baisse de TVA à 5,5 %.