Santé mentale : les étudiants de plus en plus vulnérables

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Santé mentale : les étudiants de plus en plus vulnérables

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Publié le 21 mars 2024
Par Magali Clausener
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En 2023, le numéro vert SPS (Soins aux professionnels de la santé) a reçu plus de 6 000 appels dont un tiers provenait d’étudiants. Une révélation du mal-être croissant des jeunes.

Lancé en 2016 par l’association Soins aux professionnels de santé (SPS), le numéro vert (0 805 23 23 36), destiné aux professionnels de santé, a été mis en décembre 2020 à disposition de la population étudiante. En 2023, les appels des étudiants ont atteint un pic avec 2 081 demandes d’écoute et de soutien enregistrées. Ce qui représente une hausse de 85 % en trois ans.

31 % des appels étudiants proviennent d’Île-de-France. Viennent ensuite les régions Occitanie (10 %), Auvergne Rhône-Alpes (9 %), Nouvelle-Aquitaine (7 %), Provence-Alpes-Côte d’Azur (7 %) et Grand Est (6%). La majorité des jeunes qui font le numéro vert étudient hors du champ de la santé (71 %). En fait, ils sont 29 % à suivre des études de santé dont 8 % en soins infirmiers et 7,8 % en médecine. À noter que les deux tiers des appelants sont des femmes et que la moyenne d’âge est de 24 ans.

58 % des demandes d’écoute et de soutien ont été motivées par des situations personnelles (raisons familiales, problèmes de santé, autres causes), soit une augmentation de 8 % par rapport à 2022. Les problèmes liés au parcours étudiants (difficultés associées au cursus, anxiété liée aux examens, problèmes pendant le stage ou le job étudiant) représentent 27 %.

67 % des appels ont fait l’objet d’une réorientation dont 36 % vers un psychologue en face-à-face, 9 % vers le médecin traitant, 8 % vers le psychiatre, 5 % vers l’équipe pédagogique. D’autres professionnels ou organismes ont également été sollicités : assistants sociaux, Fil santé jeunes, le service social des universités, le professeur principal ou le directeur, le réseau Souffrance & Travail ou encore les associations d’aide aux victimes… Un quart des appelants avaient un suivi déjà en cours. L’association a aussi reçu cinq appels de situation dite d’urgence (« risque de passage à l’acte imminent »), passés par des jeunes étudiants hors du secteur de la santé. 

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