Santé : la nouvelle méthode d’Emmanuel Macron

Santé : la nouvelle méthode d’Emmanuel Macron

Publié le 25 avril 2022
Par Magali Clausener
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Réélu avec 58,5 % des voix, Emmanuel Macron va devoir plancher sur les grands chantiers de son second quinquennat, à savoir la santé, le grand âge et la retraite.

Pour faire face aux enjeux de santé et en particulier celui de la lutte contre les déserts médicaux, le présidant alors candidat avait annoncé le 17 mars, lors de sa conférence de presse, vouloir « changer de méthode ». Le principe ? Définir des objectifs nationaux avec des « solutions qui sont bâties par les acteurs locaux et où on accepte d’avoir une diversité de solutions par territoire ». D’où l’idée de lancer « une conférence des parties prenantes » (patients, professionnels et élus locaux) pour construire les solutions nationales et locales afin d’assurer l’accès aux soins pour tous, avec notamment « un nouveau pacte entre l’hôpital et la médecine de ville ».

Pour autant, Emmanuel Macron avait aussi évoqué le même jour de nombreuses pistes :

–  renforcer l’appui administratif des médecins grâce à des assistants, désigner un pharmacien ou un infirmier référent  sur un territoire de santé pour un renouvellement d’ordonnance ou des actes « très simples », généraliser le déploiement d’infirmiers salariés subventionnés dans les zones les moins dotées ;

–  articuler médecine de ville et hôpital  avec l’« hôpital hors les murs » (par exemple, des médecins exerçant en ville mais salariés de l’hôpital), désengorger les urgences par une participation plus large aux gardes, mettre en place un numéro unique pour un rendez-vous médical dans les 48 heures ;

–  développer la téléconsultation et mettre en œuvre des permanences ponctuelles dans les territoires les moins dotés ;

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–  réguler plus fortement l’installation des médecins : stopper les conventionnements dans les zones considérées comme déjà bien dotées, déployer la quatrième année d’internat pour les médecins généralistes dans les zones rurales, accompagner les jeunes qui sont issus de ces territoires en termes de logement et sur le plan administratif.

En matière de prévention, Emmanuel Macron souhaite que chaque enfant ait un médecin traitant pour mieux détecter les écarts de développement des enfants (dyslexie, obésité, hyperactivité…) et développer des bilans de santé complets et gratuits à certains âges-clés de la vie : 25 ans, 45 ans et 60 ans.

Favoriser le maintien à domicile

Concernant le grand âge, le président vise, pour le maintien à domicile, la création d’une prime qui permettra de financer d’ici 2027 jusqu’à 70 % des travaux d’aménagement des logements pour 500 000 personnes âgées. Il envisage aussi de mettre en place une structure unique pour les interventions à domicile qui sera le seul interlocuteur des familles. Un projet qui a commencé à prendre forme via la reconfiguration du secteur médicosocial d’ici 2025 avec la mise en place des « services autonomie » intégrant les Services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), les Services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) et les Services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD).

Il veut également créer 50 000 emplois supplémentaires de soignants dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et 100 000 « places alternatives » dans ces établissements.

Le président s’est aussi engagé à réunir une convention citoyenne sur la fin de vie associant citoyens, spécialistes de l’éthique et professionnels.

Réformer la retraite pour financer d’autres mesures

Après avoir annoncé vouloir reculer l’âge de départ à la retraite à 65 ans d’ici 2031, le président candidat est revenu sur sa position : il compte maintenant augmenter l’âge légal de départ de 4 mois pour arriver à 64 ans à l’horizon 2027-2028 et ensuite examiner « s’il faut parvenir à 65 ans en 2031 ». L’âge de 62 ans serait maintenu pour les carrières longues, l’invalidité et les situations de pénibilité. Cette réforme qui serait lancée à l’automne prochain après concertation avec les partenaires sociaux, doit permettre de financer les « progrès sur la santé » ou les mesures sur le grand âge et maintien à l’autonomie. Emmanuel Macron veut aussi relever le montant de la pension minimale de retraite à 1 100 €.