Ruptures de stock de médicaments : + 60 % de pénuries en 2019

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Ruptures de stock de médicaments : + 60 % de pénuries en 2019

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Publié le 8 juillet 2019
Par Magali Clausener
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La situation s’aggrave. C’est le constat de France Assos Santé alors qu’Agnès Buzyn a présenté ce matin au Conseil national de l’Ordre des pharmaciens sa feuille de route pour lutter contre les pénuries de médicaments. En effet, France Assos Santé explique que, selon les projections de l’ANSM, plus de 1 200 traitements ou vaccins seront concernés par des situations de pénurie sur l’ensemble de l’année 2019, soit 60 % de plus qu’en 2018, et 30 fois plus qu’en 2008. L’association tire la sonnette d’alarme et demande « la transparence totale sur les causes de ces ruptures d’approvisionnement, un renforcement des sanctions à l’égard des responsables et une politique volontariste de relocalisation de la production des matières premières nécessaires à la fabrication des médicaments ».

Pour France Assos Santé, « industriels et grossistes répartiteurs sont les principaux responsables de cette situation : stratégies financières contestables, exportation des stocks vers des pays ‘qui paient mieux’, désengagement sur certains médicaments, ou trop forte concentration des sites de production font partie des causes identifiées de longue date ». L’association estime aussi que la « feuille de route ministérielle, si elle témoigne d’une volonté louable des pouvoirs publics de s’attaquer au problème, ne présente en l’état que très peu de mesures concrètes et dissuasives pour lutter contre ces dérives ». Cette feuille de route prévoit notamment la mise en place d’un comité de pilotage en septembre pour la mise en œuvre d’actions concrètes. Agnès Buzyn souhaite plus d’informations sur les causes des ruptures et plus de coopération européenne. Il est également question que le pharmacien puisse remplacer, en cas de rupture, un médicament d’intérêt majeur prescrit par un autre.

Dans l’attente de ces mesures, France Assos Santé veut que les plans de gestions de pénuries (PGP) soient rendus publics, que l’obligation d’approvisionnement continu et approprié du marché français imposée aux industriels soit assortie de sanctions financières et que « les dysfonctionnements avérés soient sanctionnés notamment financièrement à la hauteur du préjudice subi par les malades. Et ce, qu’il s’agisse des grossistes répartiteurs ou des industriels ».

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