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Ruptures de médicaments : pourquoi la France est-elle plus exposée ?
Lors de ses vœux à la presse ce mardi 17 janvier, Thierry Hulot, le président du Leem, a érigé en impératif le fait de garantir en 2023 l’accès aux médicaments aux Français. « Avec plus de 660 ruptures déclarées au premier semestre 2022, contre 900 sur l’ensemble de l’année 2021, le phénomène s’amplifie de jour en jour », a constaté le patron du syndicat des entreprises du médicament, en rappelant que les ruptures avaient des causes multifactorielles : regain des pathologies hivernales, augmentation de la demande mondiale de médicaments supérieure à l’augmentation des capacités de production, concentration des fournisseurs de matières premières et d’excipients… « Nous savons aussi que la France est plus exposée que ses voisins européens, a ajouté Thierry Hulot. D’abord parce que nous avons les prix parmi les plus bas d’Europe. Comment s’étonner des problèmes d’approvisionnement en amoxicilline et prétendre en relocaliser la production lorsque l’on sait que le prix fabricant HT de la boite se situe à 0,76 € ? Tout cela n’incite pas les industriels à investir en France, mais en plus, notre pays n’est plus prioritaire en cas de tension d’approvisionnement. Face à cette situation, l’Allemagne, où les prix sont pourtant plus élevés, vient d’annoncer son intention de relever de 50 % le tarif de certains médicaments matures à risque de tension. En France, les propositions d’accompagnement du Leem sont restées lettre morte », a regretté Thierry Hulot. Autre raison invoquée : les obligations de stockage portant en particulier sur les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur à faible marge. « Elles n’existent pratiquement qu’en France, et cela conduit certains industriels à finalement abandonner le marché français », a souligné le président du Leem. La troisième spécificité française est liée selon lui à l’explosion des coûts de production des matières premières, des intrants, de l’énergie et de la masse salariale. « Les médicaments sont, comme vous le savez, des produits à prix administrés, a rappelé Thierry Hulot. Nous n’avons donc pas la possibilité de répercuter ces augmentations sur le prix de nos produits à la différence de la quasi-totalité des autres secteurs producteurs de biens de consommation. »
Pour apporter des solutions, le Leem s’est engagé à plancher sur un plan d’actions et des recommandations qui seront proposées aux pouvoirs publics d’ici à la fin du premier trimestre. « Ces propositions viseront à un meilleur partage de l’information, à la mise en place d’un outil de pilotage en temps réel à l’échelle européenne, et à une priorisation claire des 200 à 300 molécules d’intérêt stratégique dont les ruptures auraient des conséquences immédiates sur la santé des patients, et dont il est urgent que l’Europe établisse la liste », a annoncé le président du Leem. Ces propositions figureront-elles au cœur du plan d’urgence 2023 que le Gouvernement s’est engagé à mettre en place ?
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