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Rétrospective 2oo9
De la grippe A à la loi HPST en passant par les centrales d’achat, la formation continue conventionnelle, l’Europe et Leclerc qui refait des siennes, 2009 ne fut pas de tout repos. Une bonne raison pour jeter un dernier coup d’oeil derrière l’épaule. Avant de regarder droit devant.
JANVIER
On ne pouvait imaginer de plus belles étrennes. «Le Moniteur» ouvre son premier numéro de l’année sur une note optimiste. L’avocat général (français) près la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE), Yves Bot, justifie en tout point l’exercice personnel et les restrictions à l’ouverture du capital dans ses conclusions sur l’ouverture du capital en Sarre et en Italie.
uFin des MNU à vocation humanitaire. Ils sont désormais incinérés…pour produire de l’énergie.
FÉVRIER
Le Collectif des groupements présente à des députés UMP un projet de réforme du réseau officinal sur la base d’une pharmacie mère disposant de succursales (jusqu’à trois). Le concept qui se veut souple permettrait à des pharmaciens adjoints ou gérants d’être employés dans chacune des succursales.
MARS
-L’Assurance maladie propose aux médecins généralistes volontaires un contrat d’amélioration des pratiques individuelles, vite connu sous le petit nom de CAPI. Trois objectifs : dépistage et prévention, suivi des pathologies chroniques et… optimisation de la prescription. Début décembre, 12 600 médecins avaient signé.
AVRIL
Pharmagora est inauguré par Roselyne Bachelot qui se voit remettre un caducée d’honneur «pour son aide sans faille à la profession». La ministre en profite pour insister sur la nécessité d’une restructuration du réseau pour atteindre la taille critique qui aidera les officines à assumer leurs nouvelles missions.
MAI
-L’Ordre présente son traditionnel bilan démographique. Pour la première fois, les effectifs déclinent dans les sections A, D et C.
-La CJCE décide de suivre l’avis d’Yves Bot (voir janvier) en concluant que «les libertés d’établissement et de circulation des capitaux ne s’opposent pas à une réglementation nationale qui empêche des personnes n’ayant pas la qualité de pharmaciens de détenir et d’exploiter des pharmacies».
-Énorme campagne publicitaire dans la presse, affiches sur tous les abribus. L’arrivée d’Alli déclenche une déferlante médiatique. 460 000 boîtes sont vendues par le laboratoire GSK en 7 mois. Mi-décembre, l’Afssaps juge l’utilisation inappropriée dans près de 17 % des cas.
JUIN
-Le décret sur les centrales d’achat paraît au «Journal officiel». Son objectif : obtenir de meilleurs tarifs pour les médicaments, même lorsque le pharmacien n’est pas groupé et sans réel levier face aux laboratoires.
-Le Collectif des groupements et Allianz nouent un partenariat sur l’automédication. Le conseil de l’équipe officinale est rémunéré 5 euros HT par acte.
-Ma petite entreprise craint la crise. Selon KPMG, les perspectives sont sombres pour l’officine. Les pharmaciens ont perdu 7 000 euros de revenus professionnels en 2008. Sur les deux premiers mois de 2009, les CA baissent de 5 à 15 % en moyenne.
-Le déficit du régime général de la Sécurité sociale atteint un niveau sans précédent de 20,1 milliards d’euros.
Première femme à occuper la fonction, Isabelle Adenot est élue à la présidence du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Jean Parrot, qu’elle remplace, devient président d’honneur. Jean-Charles Tellier et Jérôme Paresys-Barbier sont respectivement réélus à la tête des sections A et D.
JUILLET-AOUT
-Pierre-Jean Lancry, directeur santé de la MSA, remet au gouvernement son rapport sur les EHPAD. Ses conclusions sont largement reprises par la Direction générale des affaires sociales dans une circulaire définissant les modalités des expérimentations destinées à introduire le médicament dans le forfait de soins des maisons de retraite.
-Inquiétant. Une enquête de l’UNPF révèle que près de 40 % des officines ont dû se résoudre à toucher à leurs effectifs au cours des 12 derniers mois.
SEPTEMBRE
-Le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) adopte son rapport 2009 en prenant acte «d’une association plus nette des organismes complémentaires à la gestion des prestations». Le ton est donné pour les années à venir.
OCTOBRE
Le gouvernement présente un PLFSS 2010 de crise. Des baisses de remboursement de 35 à 15 % sont annoncées par Roselyne Bachelot sur 88 médicaments à SMR faible.
-Le rapport Rioli campe les pistes d’évolution de l’officine en 28 propositions. Une sorte d’apéritif avant la loi HPST. Intitulé « Le pharmacien d’officine dans le parcours de soins », ce rapport sur fond de rémunération mixte sera remis quelques semaines plus tard à la ministre.
-L’avenant à la convention qui met en oeuvre la formation continue conventionnelle (FCC) paraît au «Journal officiel». Le dispositif financé par l’Assurance maladie concerne les titulaires et adjoints pour lesquels des indemnités quotidiennes compensatrices de perte de ressources sont fixées à 330 euros dans la limite de 6 jours de formation par an. Reste à agréer les formations.
-Début des discussions sur la réforme du brevet professionnel de préparateur en pharmacie. Un socle commun de deux ans est envisagé suivi d’une spécialisation en troisième année : officine, hôpital ou industrie.
-Attendu depuis plusieurs mois, le décret autorisant officiellement à déroger à la réduction des délais de paiement, instituée par la loi de modernisation de l’économie, voit le jour. En 2010, le délai est fixé à 60 jours fin de mois. Dès le 1er janvier 2011, les pharmaciens devront régler leurs achats auprès des laboratoires – les grossistes-répartiteurs ne sont pas concernés – à 45 jours (fin de mois).
-Muriel Dahan, conseillère technique « Médicaments, produits industriels et de santé, pharmacie et biologie » de Roselyne Bachelot quitte ses fonctions. Vincent Houdry, pharmacien, la remplace.
NOVEMBRE
-Le PLFSS est définitivement adopté au Sénat. Déficit prévu en 2010 pour l’assurance maladie : 14,5 milliards d’euros. La mise en place de contrôles de pharmacies sur la base d’échantillonnages pour les gros volumes d’activité fait hurler les représentants de la profession.
Leclerc repart à l’assaut du monopole en pointant du doigt l’hétérogénéité des prix dans les officines.
-Les pharmaciens découvrent qu’ils sont assujettis à un nouvel impôt sur la… publicité. Instituée par la loi de modernisation de l’économie, la taxe locale pour la publicité extérieure (TLPE) est votée à la discrétion de chaque conseil municipal. Elle frappe toute entreprise affichant une enseigne.
DÉCEMBRE
– « Ne laissez pas faire main basse sur votre santé, pas de médicaments en grande distribution ! » clament les affiches conçues par l’USPO, l’UNPF et le Collectif des groupements en réponse à Michel-Edouard Leclerc.
-L’Assurance maladie et les trois syndicats paraphent un avenant à l’accord sur la fixation d’objectifs de substitution pour 2010. Objectif double : taux de 80 % de pénétration des génériques sur le Répertoire en cours, dans l’ensemble des départements et effort spécifique sur une vingtaine de molécules.
-L’Ordre publie ses « recommandations relatives à la gestion des produits de santé soumis à la chaîne du froid entre +2 et +8° C à l’officine ».
Sondage directmedica
Sondage réalisé par téléphone entre le 30 novembre et le 2 décembre 2009 sur un échantillon de 100 pharmaciens titulaires représentatif en fonction de la répartition géographique et du chiffre d’affaires de l’officine. Les fréquences relatives aux questions à choix multiples sont calculées en fonction du nombre de répondants (et non du nombre global de réponses données)
Confiants, sans plus
Avez-vous confiance dans l’avenir ?
Vive le vieillissement
Si oui, pour quelle raison ?
Des rémunération complémentaires, svp…
Sinon, qu’est-ce qui vous redonnerait confiance ?
Rester patron…
Avez-vous envie de ne plus être titulaire ?
… ou changer complètement de métier
Si oui, pour quelles raisons ?
Pas prêt à investir chez les autres
Si non, envisagez-vous d’investir dans le capital d’autres officines ?
Pas de dégraissage
Projetez-vous d’augmenter ou de diminuer la taille de votre équipe cette année ?
Cher monopole !
Quelle est selon vous la menace qui pèse sur le réseau officinal ? (1 réponse possible)
Pas une de trop
Pensez-vous qu’il y a trop de pharmacies en France ?
Menace interne
Quel est votre concurrent le plus direct ? (1 réponse possible)
Bouclier syndical
Qui est celui qui défend le mieux vos intérêts ? (1 réponse possible)
Des chaînes ? Presque inévitable
Pensez-vous que les chaînes de pharmacies soient inéluctables ?
Restons groupés
Si demain vous aviez le choix entre les quatre profils d’exercice suivants, lequel choisiriez-vous?
Pas prêt à vendre à n’importe qui
Si un investisseur non pharmacien vous proposait de racheter votre officine au-dessus du prix du marché, si cela était légalement possible, vous :
Pharmacien correspondant,
ça vous correspond !
Parmi les propositions suivantes, quelle est la nouvelle mission qui vous paraît la plus porteuse pour la profession ?
Avant tout disponible
Quel est le point fort des pharmaciens d’officine ?
Mal défendus et individualistes
Et le point faible ?
Le Moniteur en 2009…
… des interviews exclusives
Bernadette Vergnaud, membre de la commission Marché intérieur au Parlement européen (n°2768 du 28.02.2009)
« L’ouverture du capital des pharmacies peut ressortir même en cas de décision favorable de la Cour de justice au printemps. […]. Il faut donc rester très vigilant. […] J’ai très peur que l’ouverture du capital se fasse un jour. J’espère qu’on la limitera… »Dr Martial Olivier-Koehret, ancien président de MG France (n°2762 du 17.01.2009)
« Le coeur de métier du pharmacien, c’est la dispensation du médicament. Par rapport au médecin, sa fonction essentielle est d’assurer la sécurité de la prescription. Cela dit, comme tous les acteurs de santé, il dispense aussi des messages à la population, il fait un travail pédagogique permanent. Son messages doit être cohérent avec ceux des autres professionnels de santé et, pour cela, il doit discuter avec eux. Il est certain que ça n’est pas le paiement « à la boîte » qui peut rémunérer tout ce travail. » Christiane Company, présidente de la Fédération des centres de gestion agréés (hors-série «Marchés» n°2786/2787 du 4.07.2009)
« Comme toute petite structure, les pharmacies devraient absolument se mettre à Internet, notamment pour les produits qui ne sont pas sous monopole. Ceux qui tentent l’expérience augmentent systématiquement leur chiffre d’affaires, quelle que soit leur activité. »John Chave, secrétaire général du Groupement pharmaceutique de l’Union européenne («Annuel » n°2808/2809 du 19.12.2009)
« Ce n’est pas parce que l’organisation de la filière en France marche extraordinairement bien qu’il ne faut rien faire évoluer, d’autant que l’efficience du circuit de distribution du médicament en France tient largement à l’organisation du système de soins en général, et pas seulement à l’organisation de la profession. »Pierre Fender, directeur du contrôle contentieux et de la répression de la fraude à la CNAM (n°2798 du 17.10.2009)
« La proportion de professionnels libéraux fraudeurs est entre 1 °/°° et 1 % chez les professionnels libéraux. Plutôt autour de 1 % en ce qui concerne les pharmaciens. On reste heureusement dans le phénomène exceptionnel. »Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations (n°2782 du 30.05.2009)
« L’obligation du BCG a été le déclencheur des ligues antivaccinales. Plus on a d’obligations, plus elles sont contraignantes, plus on stimule les opposants à la vaccination. […]. La philosophie actuelle c’est de convaincre plutôt que d’imposer. Je pense qu’il n’y aura plus de nouveaux vaccins obligatoires. »
… des indiscrétions
La DGCCRF qui met le nez dans les comptes des groupements, Leclerc qui prépare une campagne de communication grand public mettant en scène de jeunes pharmaciens, le réseau Lafayette qui lorgne sur la capitale… «Le Moniteur» a levé une nouvelle fois quelques loups en 2009. Et continuera à veiller en 2010.
… du proactif
-Une enquête sur la responsabilité engagée en cas de produit défectueux vendu au comptoir, une autre sur le libre accès un an après son lancement en officine, un entretien avec Philippe Gaertner au lendemain de la proposition inédite de la FSPF d’un système de triple niveau de services « à l’anglaise »… « Le Moniteur » a une nouvelle fois, en 2009, anticipé vos interrogations et les évolutions de la profession.uEn 2009, « Le Moniteur » décide de bousculer les représentants de la profession, les pharmaciens et patrons de groupements en leur demandant s’il faut réformer l’Ordre au vu des mutations qui se profilent. Les pistes ne manquent pas.
-Regroupez-vous qu’ils disaient
S’il peut paraître complexe, le regroupement d’officines constitue une arme efficace pour faie face à la concurrence. Effectivement, 66,9% des pharmaciens sont prêts à regrouper leur officine avec celle d’un confrère d’après une enquête flash parue dans Le Moniteur. Mais comment procéder? Lors d’une enquête, parue dans la rubrique «Entreprise», Le Moniteur des pharmacies vous avait donné les clés pour réussir cette opération. Recours à des spécialistes, audit des officines candidates au regroupement, choix d’un statut juridique, démarches administratives… Les étapes clés pour réussir son regroupement étaient décryptées une par une.
Que le pharmacien correspondant soit !
HPST. Quatre lettres qui, mine de rien, pourraient bien réinventer le métier. La loi HPST dite loi Bachelot risque de bousculer les codes -et les habitudes- de la profession. Après des mois et des mois de discussions, elle a fait son apparition au JO du 22 juillet. Le texte mentionne de façon très explicite les missions (gratifiantes) des pharmaciens d’officine. Entre autres celle d’être désigné par le patient comme correspondant au sein d’une équipe de soins pluridisciplinaire. Ce pharmacien correspondant peut, à la demande ou avec l’accord du prescripteur, renouveler périodiquement des traitements chroniques, ajuster au besoin leur posologie et effectuer des bilans de médications destinées à en optimiser les effets. Reste à attendre la publication des décrets et à suivre la mise en place d’expérimentations autour de ces nouvelles missions. Et puis, à un moment ou un autre, il faudra bien parler des sous qui iront (ou n’iront pas) avec.
2009, an I de la grippe A (H1N1)
Mai On l’appelle encore porcine. La grippe apparaît au Mexique et se répand aux USA et au Canada. La course à la découverte d’un vaccin est lancée : la souche de référence devant servir de base à la vaccination est annoncée pour la fin du mois. 4 à 6 mois seront nécessaires pour la fabrication.
juillet : En France, les rares grippés sont hospitalisés et mis en quarantaine. La grippe est contagieuse mais ne semble pas grave. La stratégie change dès le 23. Les malades sont pris en charge par leur médecin de ville. Les masques sont délivrés gratuitement sur ordonnance. Tamiflu est réservé aux cas graves ou aux patients à risque.
Septembre Après un été relativement calme, les prévisions sont alarmantes. L’épidémie pourrait toucher jusqu’à 20 millions de français et faire 20 000 morts. Le Moniteur livre le plan type d’un centre de vaccination qui en démontre la complexité. La France est saucissonnée en priorités vaccinales auxquelles correspondent des vaccins avec ou sans adjuvant. Adjuvants qui inquiètent. Les premières doses vaccinales sont attendues pour mi-octobre. Tamiflu obtient une extension d’indication chez les 6-12 mois.
Octobre Focetria et Pandemrix sont autorisés. Les Français ne sont convaincus qu’à 30 %. A titre exceptionnel, les pharmaciens sont autorisés à déconditionner les gélules de Tamiflu pour préparer une solution pédiatrique. L’épidémie débute réellement le 31 octobre, la campagne de vaccination grand public démarre le 12 novembre. Pour convaincre les indécis, Roselyne Bachelot se fait vacciner.
NOVembre : 6000 décès dans le monde sont à déplorer, dont la moitié ont entre 20 et 50 ans. Les réanimateurs tirant la sonnette d’alarme, les médecins réclament sans succès la vaccination en cabinet.
Décembre On se bouscule aux portes des centres de vaccination, dorénavant ouverts le soir et le week-end. Les schémas vaccinaux sont simplifiés : une seule dose chez les adultes. La mise sous antiviral de tous les grippés est officielle. Une dotation d’État en antiviraux arrive en officine le 21. L’acte de délivrance est facturé 1,20 euros TTC. Fin décembre, 5,6 millions de français ont déjà eu la grippe. 4,9 millions de vaccins ont été injectés.
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