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R3C : la réforme du 3ᵉ cycle une fois encore reportée
Annoncée pour septembre 2025, la réforme du 3ᵉ cycle de pharmacie est à nouveau repoussée d’un an. Entre incertitudes réglementaires et flou sur le statut juridique des étudiants, la filière officine reste dans l’expectative.
La promesse avait été réaffirmée en juin dernier par Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : la réforme du 3ᵉ cycle entrerait en vigueur dès la rentrée 2025. Yannick Neuder, alors ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, avait confirmé que les textes réglementaires seraient publiés en novembre. Quelques semaines plus tard, ces engagements semblent déjà caducs. Le départ du gouvernement de François Bayrou a balayé les certitudes et la R3C est de nouveau renvoyée d’un an.
Le statut des étudiants au cœur des tensions
La question la plus sensible concerne le statut juridique des étudiants en stage de dernière année. La réunion d’août a tranché en faveur d’un statut de droit privé, impliquant une révision de la convention collective de la pharmacie d’officine. « C’est un chantier lourd, à mener avec les organisations syndicales de salariés, et qui risque de prendre du temps », constate Élise Palfray, présidente de la commission entreprise officine à la FSPF.
Cette orientation soulève des interrogations en cascade : droits sociaux, congés, gratification en cas d’absence, indemnités de déplacement. L’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) réclame des garanties précises, faute de quoi la réforme risque d’accroître la précarité plutôt que de sécuriser le parcours.
Une réforme toujours à l’arrêt
La R3C devait moderniser le cursus en renforçant la formation pratique et en rapprochant les étudiants de la réalité officinale. Mais les retards successifs finissent par saper la confiance des acteurs. « Le ministre nous avait assuré que tout serait prêt pour novembre. Son successeur tiendra-t-il cet engagement ? Nul ne le sait », déplore Élise Palfray.
Pour les syndicats, cette nouvelle incertitude illustre un manque de pilotage politique et fragilise la capacité de la profession à former ses futurs pharmaciens. À l’heure où les tensions de recrutement s’aggravent, le statu quo apparaît intenable.
Une responsabilité pour le prochain ministre
Le futur ministre de la Santé héritera d’un dossier explosif. Sans réforme du 3ᵉ cycle, la filière officine continuera de se heurter à un double mur : une formation inadaptée aux nouvelles missions et une attractivité insuffisante pour les jeunes générations. La R3C n’est plus un simple ajustement pédagogique. Elle conditionne la pérennité du réseau officinal.
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