Présidentielle : Le PS prêt à dépenser 4 milliards de plus par an

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Publié le 28 octobre 2006
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Le Parti socialiste a choisi le jour de l’examen des amendements au PLFSS 2007 par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée pour présenter son « projet santé ». Histoire de souligner le creusement des déficits depuis 2002 et donc des comptes sociaux, avec à ce jour 50 milliards de déficit cumulé. Pourtant, Pascal Terrasse, secrétaire national à la Santé, affirme qu’« il serait mensonger de laisser penser que l’on peut maîtriser les dépenses d’assurance maladie ».

Sans le reprendre à son compte, le PS ne conteste pas le chiffre avancé par Dominique Strauss-Kahn : 12,5 % du PIB devrait être consacré à la santé en 2012. « Mais cette croissance des dépenses est une création d’activité et de richesse », commente Pascal Terrasse, évoquant également les emplois créés dans le secteur. Partant de là, le PS propose… de financer la dépense : d’abord, en augmentant la CSG (le recours à la dette est stigmatisé), quitte à ce que cela soit progressif, ensuite, en faisant bénéficier à la branche maladie d’un quart des 20 MdEuro(s) d’exonérations de charges sociales versées principalement aux grandes entreprises (DSK a de son côté déjà évoqué une TVA sociale et Laurent Fabius une modification de l’assiette des cotisations). D’autant qu’en plus de l’augmentation tendancielle des dépenses (qui correspond à un ONDAM de + 3,5 % minimum, estiment-ils), le PS pense avoir besoin de 1,5 MdEuro(s) de plus par an pour l’hôpital public, sa priorité, et 2,5 MdEuro(s) pour les autres mesures qu’ils proposent.

Côté soins, le PS va dans le sens du vent en proposant de rompre avec l’orientation purement curative du système et de donner toute sa place au préventif. Par exemple via une « carte santé-jeunes », avec une consultation annuelle chez un médecin référent et la gratuité des prescriptions faites à cette occasion avec la mise à jour des vaccinations.

Autres propositions : créer un forfait de rémunération des praticiens pour la prévention et l’éducation pour la santé, aligner la rémunération des généralistes sur celle des spécialistes, maintenir le pouvoir d’achat de toutes les professions de santé… Et créer 500 maisons de santé pluridisciplinaires (dont les professionnels seraient libéraux et/ou salariés) adossées aux hôpitaux locaux en lien avec les CHU, prioritairement dans les zones de désertification médicale.

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