Précarité : Suicide d’un titulaire

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Publié le 30 août 2003
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Philippe Lendrevie, 46 ans, savait qu’il devrait tôt ou tard fermer son officine et il ne l’a pas supporté. Il s’est pendu chez lui le dimanche 13 juillet. Ce confrère avait créé par voie dérogatoire en 1987, à Chalo-Saint-Mars (Essonne). Une étude d’implantation sans doute trop optimiste et un défaut de renouvellement de la population, le tout conjugué aux mesures qui ont pesé depuis sur la profession, avaient rendu fragile son entreprise. Son chiffre d’affaires d’à peine 230 000 euros lui permettait tout juste d’honorer les emprunts et les charges courantes. Seule issue : obtenir un transfert mais cela était devenue impossible depuis la dernière loi de répartition, ce qui rendait sa pharmacie peu attractive pour un éventuel acquéreur. Et puis récemment, la municipalité avait supprimé le stationnement devant l’officine.

Ce drame reflète le malaise d’une profession et l’isolement de chacun. « Communiquer avant qu’il ne soit trop tard ! » Ce message sera diffusé par le conseil régional de l’Ordre dans une lettre adressée aux pharmaciens de l’Essonne avec les coordonnées des représentants ordinaux et syndicaux. L’Ordre a pris en charge les obsèques et l’espoir réside, pour la famille, dans la cession de la licence à un confrère voisin.

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