POLÉMIQUE : Jean-François Mattéi veut-il se passer des pharmaciens ?

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Publié le 23 novembre 2002
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Accorder le droit aux malades de se fournir directement auprès des laboratoires, notamment dans le cas de pathologies nécessitant la prise régulière de médicaments onéreux, souhaite Jean-François Mattéi, selon Le Figaro Magazine du 16 novembre. Cela ferait économiser jusqu’à 40 % sur leur prix. » Si le ministère a gardé un silence gêné sur le sujet jusqu’à mercredi, jour de notre bouclage, malgré nos demandes répétées d’éclaircissements, Bernard Capdeville a, lui, vivement réagi : « Je ne vois pas l’intérêt pour la santé publique de contourner les pharmacies qui ont déjà fait face aux antirétroviraux, aux interférons, à l’hormone de croissance… », rappelant par ailleurs que c’est sur les produits chers que la marge officinale est la plus faible. Pour le président de la FSPF, c’est le lobbying de l’industrie que l’on voit ici à l’oeuvre, « lobbying auquel nous sommes d’ailleurs confrontés de plein fouet depuis le début du PLFSS. Cette affaire n’est pas nouvelle, on en a régulièrement entendu parlé ces dernières années, mais si on veut se passer des officinaux, il faut s’en passer pour tout ! Si un laboratoire court-circuite les pharmaciens pour certains de ses produits, nous cesserons de distribuer ses autres produits », a-t-il menacé, demandant à voir ce qu’en pensent les patients.

Alors, parole malheureuse du ministre ou coup de sonde pour mesurer la popularité ou l’impopularité de la mesure ? Jean-François Mattéi, qui dit vouloir s’intéresser de près au circuit de distribution du médicament, « vieux d’un demi-siècle », garde pour l’instant la réponse.

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