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Pénuries de médicaments : un droit de substitution élargi ?
Auditionnés au Sénat par la commission d’enquête sur les pénuries de médicaments ce 21 mars, Ordre, syndicats officinaux et hospitaliers et académiciens clament qu’il faut renforcer le rôle des pharmaciens pour lutter contre les pénuries de médicaments.
« En pharmacie, on passe entre 6 à 12 heures par semaine pour rechercher des molécules. C’est du temps qu’on n’a pas pour nos patients ». Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO) plante le décor des conséquences des pénuries de médicaments devant les membres de la commission d’enquête du Sénat, ce 21 mars, où sont auditionnés Ordre, syndicats et Académie nationale de pharmacie. Lister des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur et éviter les situations monopolistiques – pour lesquelles un principe actif, seul sur le marché, est fabriqué sur un même site – , limiter les baisses de prix, réindustrialiser la France et l’Europe, stocker et être agile en termes de fabrication… : la profession a rappelé les propositions maintes fois rabâchées, mais a surtout insisté sur le rôle du pharmacien, à l’officine comme à l’hôpital.
Il y a « des solutions qui ne sont pas assez mises en œuvre », souligne Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre des pharmaciens, comme la possibilité de réaliser des préparations dans les pharmacies à usage intérieur (PUI) mais aussi dans les officines, à l’instar des préparations magistrales d’amoxicilline autorisées pour faire face aux tensions cet hiver. « Il faut pouvoir aller plus vite, plus loin, lance la présidente de l’Ordre. Parce que pour les ruptures qui s’inscrivent dans la durée, il faut trouver des solutions dans les semaines voire dans les jours qui suivent. Or il faut des semaines voire des mois avant de pouvoir soit autoriser des préparations, soit même autoriser la substitution par les pharmaciens. »
La substitution, on sait faire
Et la substitution ? « Les pharmaciens savent faire, ajoute la présidente de l’Ordre. Pour nous pharmaciens, c’est très simple mais sur le plan réglementaire, et d’entente avec le prescripteur, c’est quasi impossible. » D’autant que des outils existent déjà, et certains peuvent être mis en place, comme des tableaux d’équivalence établis par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et qui permettraient de substituer certaines molécules en rupture par d’autres disponibles, « en prévenant le médecin mais sans forcément avoir son accord », propose le président de l’USPO.
« Dans le cadre du Plan blanc actuellement à l’étude pour lutter contre les ruptures, il faut accorder au pharmacien le droit de substitution sur une liste de médicaments pré-établie par l’ANSM, et mobilisable en cas de plan blanc », propose pour sa part Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
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