Overdoses : les pharmaciens meusiens en première ligne

Bien que peu urbanisée et peu peuplée, la Meuse se place au 10e rang français pour le nombre de patients recevant un traitement de substitution opiacée par buprénorphine haut dosage (26/10 000 habitants). Concernant la méthadone, avec 6 patients pour 10 000 habitants, elle est également au-dessus de la moyenne nationale et se classe à la 25e place. Un constat dressé par le laboratoire Bouchara-Recordati lors d’une opération menée en mai 2009 auprès des différents intervenants du champ sanitaire (médecins, pharmaciens) qui ont reçu des plaquettes d’information à diffuser aux patients concernés. « J’avais rencontré le procureur de la République de Bar-le-Duc qui s’inquiétait du nombre relativement élevé d’overdoses (3) et souhaitait mettre en place une prévention efficace », explique Thierry Kin, chef de projet méthadone chez Bouchara-Recordati.

La Belgique toute proche

Cette situation particulière du département ne surprend pas Christophe Wilke, installé à Spincourt, président du Syndicat des pharmaciens de la Meuse. « D’une part nous sommes frontaliers avec la Belgique où il est possible de s’approvisionner, et d’autre part la population meusienne est fragile (zone rurale, sous-emplois, pauvreté) », analyse le professionnel qui suppose également l’existence d’un trafic de produits de substitution. Il y a un an, il a participé à une réunion avec les différents acteurs, dans le but d’informer les patients sous traitement de substitution des règles à respecter et des risques associés à la prise de ces produits.

Un message relayé par Marie-Hélène Claudel, installée à Fains-Véel, près de Bar-le-Duc : « Nous avons quelques patients auxquels nous consacrons du temps à expliquer que nous ne dérogerons pas au respect des modalités de délivrance. » Cette déléguée UTIP a d’ailleurs organisé une formation sur ce sujet le 10 mars dernier.