Objectif 70 %

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Publié le 6 janvier 2006
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Les syndicats devaient signer jeudi soir à l’UNCAM un accord sur les objectifs 2006 de substitution générique et sur la rémunération des astreintes.

Si le PLFSS 2006 laissera des traces sur l’économie officinale (baisses de prix, déremboursements…), la mobilisation des pharmaciens face au projet de TFR généralisé a permis de relancer les négociations avec l’Etat et l’Assurance maladie. La rencontre de jeudi à l’UNCAM en est le premier résultat tangible. Outre les génériques, l’accord trouvé sur la permanence des soins relance même les discussions sur la convention pharmaceutique qui pourrait être signée d’ici deux à trois mois !

Objectifs génériques

70 % sera l’objectif de pénétration des génériques que devra réaliser la profession en 2006. Comme prévu, l’effort à consentir sera différent selon le taux de génériques atteint à ce jour par chacun d’entre vous. Un pharmacien qui substitue à 10 % devra atteindre 43 % à la fin de l’année, celui qui en est déjà à 75 % n’aura que 5 points supplémentaires à réaliser (voir ci-dessous). « Le principe, c’est de faire progresser vers la moyenne nationale ceux qui sont en dessous. Alors l’objectif national sera facile à atteindre », commente Pierre Leportier, président de la FSPF. Une liste de 20 molécules à substituer prioritairement a également été dressée (voir ci-contre). Aucune sanction individuelle n’est prévue, mais si les 70 % ne sont pas atteints collectivement, c’est toute la profession qui en subira les conséquences. « Si cela ne marche pas, nous devons nous attendre à un retour des TFR généralisés », prédit Claude Japhet, président de l’UNPF

Accord avec les médecins

L’accord avec les syndicats de médecins signé le 21 décembre est indissociable du succès du générique en 2006. Les médecins s’engagent à prescrire dans le Répertoire des génériques et à éviter les transferts de prescription, en ciblant particulièrement les statines et les IPP. En contrepartie, ils demandent aux officinaux de donner sur l’ordonnance un maximum d’informations pour identifier le médicament délivré par rapport au médicament prescrit. Mais aussi d’essayer, dans la mesure du possible, de rester dans la même gamme de génériques pour un même patient au fil du temps.

Permanence des soins

L’UNCAM propose – pour la première fois – la prise en charge par l’assurance maladie du temps d’astreinte des pharmaciens lors des gardes à hauteur de 75 euros pour 12 heures d’astreinte. Soit l’enveloppe dont dispose l’UNCAM pour 2006 (40 MEuro(s)) divisée par le nombre de secteurs de garde. On est loin des 150 euros accordés aux médecins. « Nous ne démordrons pas de l’idée qu’une nuit d’un pharmacien vaut celle d’un médecin, assure Gilles Bonnefond, secrétaire général de l’USPO. Nous souhaitons avoir une garantie gouvernementale d’une nouvelle revalorisation des astreintes de 75 Euro(s) en 2007, incluse, cette fois, dans la convention élargie. » La revalorisation des honoraires de garde ne fait pas partie de l’accord puisqu’elle dépend uniquement de l’Etat et donc d’un texte réglementaire attendu dans les prochaines semaines.

La signature de ces accords nécessitait que les conseils d’administration de l’USPO, le bureau de l’UNPF ainsi que l’assemblée générale de la FSPF, les avalisent. En toute logique, comme pour les accords signés par toutes les professions de santé (conventions médicales…), la signature avec l’Assurance maladie d’un seul des syndicats représentatifs doit suffire pour rendre officiel cet accord.

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LES 20 MOLÉCULES À SUBSTITUER PRIORITAIREMENT

Amoxicilline + acide clavulanique, céfuroxime, ciprofloxacine, citalopram, dextropropoxyphène + paracétamol, dextropropoxyphène + paracétamol + caféine, fluoxétine, gabapentine, lisinopril, metformine, oméprazole, paroxétine, pravastatine, prednisone, ramipril, rilménidine, sertraline, simvastatine, spiramycine + métronidazole, zolpidem.

L’arrêté sur les marges arrière publié

– L’arrêté sur les marges arrière est paru au Journal officiel du 31 décembre 2005. Il confirme ce que nous écrivions (voir Le Moniteur n° 2607), à savoir que, en cas de dépassement du seuil de 20 % de marge arrière sur le générique, le pharmacien doit recalculer sa marge et le prix de revente du médicament en appliquant son taux de marge (26,10 % entre 0 Euro(s) et 22,90 Euro(s), 10 % entre 22,91 Euro(s) et 150 Euro(s)) sur son prix d’achat effectif.

Le prix net auquel il achète étant le prix fabricant hors taxes diminué de la remise plafonnée de 10,74 %, puis réduit d’un abattement égal au surplus de marge arrière au-delà de 20 % en 2006. F.P.