Négociation conventionnelle des médecins libéraux : gros clash avec l’Assurance maladie, tout est en suspens !

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Négociation conventionnelle des médecins libéraux : gros clash avec l’Assurance maladie, tout est en suspens !

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Publié le 4 avril 2024
Par Véronique Hunsinger
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Alors que les négociations entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux en vue d’une nouvelle convention devaient entrer dans la dernière ligne droite ce matin, la réunion a été reportée en dernière minute.

Bis repetita. Comme au printemps 2023, les négociations entre la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) et les syndicats de médecins libéraux en vue d’une nouvelle convention sont en train de tourner vinaigre. Alors qu’une cinquième réunion multilatérale était programmée ce matin pour travailler sur un projet de texte définitif, le principal syndicat des spécialistes, Avenir Spé-Le Bloc, a décidé dans la nuit de suspendre sa participation aux négociations, de même que l’Union française pour une médecine libre (UFML). En conséquence, Thomas Fatôme, le directeur général de la Cnam, a annulé la séance, ce matin même, estimant que celle-ci « ne pouvait de facto se tenir », faute de pouvoir garantir « sa représentativité et la pluralité des débats ».

La distorsion des tarifs entre cliniques privées et publiques a mis le feu au poudre

Motif de la grogne des spécialistes : la distorsion entre la hausse des tarifs des cliniques (+ 0,3 %) et celle du secteur public (+ 4,3 %) annoncée par le gouvernement le 26 mars. « Les spécialistes libéraux considèrent que le gouvernement attaque leur outil de travail », affirme Avenir Spé-Le Bloc qui appelle les praticiens « à suspendre, en coordination avec l’hospitalisation privée, toute activité de soins, en dehors de la dialyse et de la cancérologie, à partir du 3 juin ». Un mouvement que la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a annoncé rejoindre dans la foulée, tout en demandant à l’exécutif et à la Cnam « de trouver les moyens d’une reprise rapide de ces négociations conventionnelles ». Du côté des généralistes, solidaire, le syndicat MG France ne reproche pas aux spécialistes d’avoir quitté la table – même si cela fait prendre du retard aux revalorisations de leurs consultations – mais déplore le « choix dangereux du gouvernement ». Le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, a immédiatement « appelé les acteurs à ne pas laisser les désaccords, quels qu’ils soient, se faire au détriment ni mettre en péril les besoins de santé des Français ». Il reste que, par ricochet, ce nouveau délai risque de faire prendre encore plus de retard aux négociations entre la Cnam et les syndicats de pharmaciens en vue d’un avenant économique.

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