Missions, attractivité, études de pharmacie : François Braun passe la pommade

La dernière visite d’un ministre de la Santé au Congrès national des pharmaciens remontait à 2011. Lors de son discours à Montpellier (Héraut) le 10 juin, François Braun a d’abord salué à de multiples reprises l’engagement de la profession : pendant la crise sanitaire liée au Covid-19, pour atténuer les effets de la pénurie de médicaments, ou encore dans la mise en œuvre des nouvelles missions de la nouvelle convention pharmaceutique signée en mars 2022…

Accélérer

Il a aussi invité les pharmaciens à accélérer en matière de bilans partagés de médication et de transformation numérique, en s’appropriant notamment le service de messagerie proposée par Mon espace santé. Le ministre a égalementi souhaité que le recours aux tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) progresse. « Nous savons tous que nous restons, En France, à des niveaux de consommation d’antibiotiques plus élevés que la moyenne des autres pays européens, a-t-il rappelé. Il y a neuf millions d’angines en France par an, et moins d’un million de Trods réalisés. Les tensions sur les antibiotiques seront encore présentes dans les mois qui viennent. Préparons-nous dès maintenant en améliorant ensemble la pertinence du recours aux antibiotiques. »

Annoncer ?

Sur d’autres sujets, François Braun est resté plus évasif. Il a d’abord confirmé que la nouvelle feuille de route triennale sur les tensions d’approvisionnement en médicaments sera détaillée en juin. Alors que la profession attend des précisions sur la prescription des produits de substitution du tabac et la vente de cigarettes électroniques en pharmacie, la principale annonce de son discours a finalement porté sur la réforme du troisième cycle des études de pharmacie. « Je peux vous confirmer la mise en place de deux DES courts pour les spécialités officine et industrie, a dévoilé le ministre. Afin de renforcer l’attractivité du métier de pharmacien d’officine, le stage de neuf mois que nous proposerons aux étudiants en DES officine sera revalorisé de façon très significative. De plus, afin de favoriser les stages en dehors des centres-villes, je souhaite créer une indemnité de déplacement de façon à soutenir le maillage territorial des pharmacies. Cette réforme participera à l’attractivité de la formation en pharmacie en renforçant le cursus et en prenant en compte les nouvelles réalités de l’exercice, tout en maintenant et en confirmant l’excellence des pratiques. »

Susciter des vocations

Pour le ministre, la question de l’attractivité du métier de pharmacien constitue d’ailleurs un enjeu de taille. « Il est crucial que votre profession continue à susciter des vocations, a souligné François Braun. Je sais que la filière pharmacie attire moins, avec près de 30 % de places vacantes en 2002. Nous avons donc mis en place plusieurs actions avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, parmi lesquelles une meilleure visibilité de l’offre de formation sur Parcoursup et une amélioration du modèle de découverte des métiers de la santé. Je formule ici une invitation forte, celle de travailler ensemble sur ce sujet. »