Médecins : louvoiements entre Ségur et Grenelle…

Premier dossier chaud lié à la santé, premiers couac dans la gestion de la lettre clé C à 20 euros pour les médecins généralistes, promesse électorale de Jacques Chirac. Après avoir rencontré les syndicats de médecins la semaine dernière, le ministre de la Santé Jean-François Mattei leur promettait « un signal fort » d’ici les législatives… avant de reporter sur la CNAM la responsabilité de pratiquer cette augmentation tarifaire. Et le lendemain, François Fillon, ministre des Affaires sociales, marchait déjà sur les plates-bandes de la Santé en avançant que la consultation à 20 euros pourrait voir le jour « avant l’été », avant de déclarer dimanche que cette revalorisation n’exclut pas de demander en retour des concessions sur la maîtrise des dépenses de santé… Le ministère attend des médecins qu’en échange de cette revalorisation tarifaire, ils s’engagent dans une convention avec la CNAM, « sur une juste régulation des dépenses, sur la prescription de médicaments génériques, sur la formation médicale… ».

Mais la prudence du gouvernement ne fait qu’exacerber l’énervement des médecins dont les syndicats sont débordés par la Coordination, reçue à son tour jeudi au ministère. « S’ils ne veulent pas nos voix aux élections, qu’ils continuent comme ça ! », assène le responsable en Mayenne de la Coordination, qui se risque sur la voie hasardeuse des déconventionnements. Le 17 mai, à Caen, le directeur de la CPAM a été séquestré trois heures (photo), tandis que la caisse de Laval était envahie.

Et pour ajouter à l’agacement ambiant, trois syndicats de dentistes, biologistes et chirurgiens souhaitent maintenant faire entendre leurs revendications au plus vite. Mais vu le contexte (lire ci-dessous), il n’y en aura pas pour tout le monde…