Les Pigeons pharmaciens ont fait la grève du zèle

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Publié le 22 mars 2014
Par Loan Tranthimy
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Membres du « Collectif de mars » regroupant des représentants des médecins, des chirurgiens-dentistes, des professions paramédicales, des opticiens-lunetiers et le syndicat des cliniques de médecine, chirurgie, obstétrique de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP-MCO), les Pigeons pharmaciens, un mouvement né sur le réseau social Facebook, ont participé à la « semaine blanche » du 17 mars au 24 mars. En plus de l’opération flash devant le siège de la Mutualité française le lundi 17 mars, ils ont appelé leurs confrères à ne pas assurer les services gratuits imposés comme les mises à jour des cartes Vitale des assurés, limiter les services de proximité à la personne faits spontanément par le personnel des pharmacies (portage, prise de tension…), et aussi programmer une fermeture de 2 heures à la convenance du titulaire. Un mot d’ordre qu’a suivi sans hésitation Aurélie Ghadimi jeune installée à Marquette-Lez-Lille. « La solution retenue pour réformer la rémunération des pharmaciens est totalement insatisfaisante, car j’ai l’impression que tout est misé sur le paracétamol et l’homéopathie. Nous allons être dépendants des baisses de prix ou des déremboursements ? Je vends aussi des produits chers et je vais être touchée par cette réforme. Pourquoi les syndicats qui sont censés nous protéger ne l’ont pas fait ? »

Une association moins virtuelle

Gilles Tranchant, pharmacien à Amiens, a lui aussi suivi les consignes. Durant la semaine, ce titulaire a distribué des flyers pour sensibiliser ses clients sur le mouvement de mécontentement. « J’ai rejoint les Pigeons pharmaciens car j’estime que la réforme actuelle n’est pas à la hauteur de l’évolution de notre métier. Me donner 50 centimes par ordonnance, c’est méconnaître la réalité du terrain », dit-il. De son côté, Jean Ducros, représentant des Pigeons pharmaciens, revient sur l’adhésion de son mouvement au Collectif de mars. « Nous avons les mêmes attentes et les mêmes problèmes que les médecins, sur le tiers payant généralisé ou encore la mise en place des réseaux des soins par les mutuelles. Les médecins généralistes seront rapidement concernés par les réseaux de soins tout comme les pharmaciens. Nous risquons d’aller vers une sélection des pharmacies par les mutuelles pour les médicaments non remboursables. »

Pour l’heure, forts de leur succès sur le réseau social Facebook, les Pigeons pharmaciens ont appelé leurs confrères à rejoindre l’Association de défense de la pharmacie, nouvellement créée.

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