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Les pharmaciens oubliés de la prévention
Le projet de loi santé de Marisol Touraine a été voté en seconde lecture à l’Assemblée nationale mardi 1er décembre avec 227 articles, contre 57 à la naissance en octobre 2014. La partie consacrée à la prévention a été fortement remaniée: assouplissement de la loi Evin permettant la publicité pour l’alcool, mise en place des paquets de cigarettes neutres ou encore expérimentation pour six ans des salles de shoot, sans les adosser obligatoirement à un hôpital. « L’hôpital fait peur à ces personnes, a rappelé Catherine Lemorton, présidente de la commission des Affaires sociales. Je ne veux pas faire de corporatisme, mais le seul professionnel de santé qu’elles rencontrent éventuellement dans leur vie est le pharmacien qui pratique l’échange de seringues ». Unanimement, les syndicats de pharmaciens regrettent que la politique de prévention ait totalement fait l’impasse sur les officines. Ni la vaccination contre la grippe ni la prescription de substitut nicotinique n’ont été rediscutées lors de cette seconde lecture. « C’est complètement illogique d’exclure les pharmaciens quand on veut faciliter le recours aux substituts nicotiniques », regrette Philippe Gaertner, président de la FSPF. « Aujourd’hui, quand on conseille ce type de produit au patient et qu’on lui dit que pour être remboursé il faut qu’il repasse chez le médecin pour avoir une ordonnance, il part sans rien et continue à fumer », déplore également Gilles Bonnefond, président de l’USPO. Le texte doit désormais encore passer en deuxième lecture au Sénat avant une adoption définitive par l’Assemblée nationale.
Capital, honoraires sans ordonnance : deux mesures pour les pharmaciens
C’est sans discussion que les députés ont adopté en deuxième lecture deux articles intéressant directement les pharmaciens. D’abord l’article 34 bis qui assouplit les règles de détention du capital social des officines. Il supprime le seuil de 5 % permettant au pharmacien associé de détenir directement « une fraction du capital social de l’officine dans laquelle il exerce ». Par ailleurs, un adjoint exerçant à titre exclusif son activité dans une officine exploitée par une SEL peut « détenir, directement ou par l’intermédiaire d’une société de participations financières de profession libérale qu’il contrôle, une fraction du capital de cette société d’exercice libéral représentant jusqu’à 10 % de celui-ci ». Ensuite, l’article 51 habilite le gouvernement à « préciser les composantes de la rémunération du pharmacien d’officine » par ordonnance. Pour que ces mesures soient applicables, il faudra encore attendre non seulement le vote définitif du texte mais surtout la publication des décrets en Conseil d’Etat.
Loan Tranthimy
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