Les pharmaciens endettés et en grève

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Publié le 14 janvier 2012
Par Armand Chauvel
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Nous en avons marre de mettre en danger notre patrimoine et notre argent », protestait Jaime Carbonnel, président du Collège des pharmaciens de la ville d’Alicante, avant la grève qui a mobilisé les 2 285 officines de la région de Valence les 19 et 20 décembre 2011. Au total, le gouvernement régional doit plusieurs centaines de millions d’euros aux pharmacies et seul le paiement in extremis de 60 millions d’euros a empêché que le mouvement ne se prolonge une troisième journée. Néanmoins, les professionnels restent sur le pied de guerre. Tandis que la région reconnaît à leur endroit une dette de 312 millions d’euros, leur propre estimation atteint 550 millions d’euros.

Retards de paiement et pharmacies en faillite

Dans la Communauté autonome de Valence, le total des factures délivrées gratuitement sur ordonnance (et devant, en théorie, être remboursées aux officines dans un délai de trente jours) s’élève à 120 millions d’euros par mois. Selon le Collège des pharmaciens de Valence, une trentaine de pharmacies sont en liquidation judiciaire et deux autres ont déjà fermé.

Dans ce contexte, et compte tenu que la grève a été suivie à 100 %, de nouvelles protestations ne sont pas à exclure. Dans toute l’Espagne, l’éducation et la santé subissent les coupes budgétaires les plus dures, et la récente arrivée au pouvoir d’un gouvernement de droite dirigé par le PP (Partido Popular) n’améliorera pas forcément la situation pour les pharmacies. En effet, le PP gouverne depuis des années à Valence et en Castille-La Manche, autre région où les pharmaciens s’étaient déjà mobilisés l’été dernier contre les retards de paiement de l’administration (voir Le Moniteur n° 2895 du 3/9/2011).

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