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Les nouvelles mesures gouvernementales d’économies sur le médicament
Jacques Ragot, Sens (Yonne)
Ce nouveau plan médicament est incohérent sur le générique. Dès lors qu’on généralise la mesure « tiers payant contre générique », il n’y a plus besoin de TFR. Je pense néanmoins que les effets de cette disposition seront limités dans les départements qui se situent au-dessus de 70 % de substitution et que les gens paieront leurs ordonnances en carte bancaire pour que le remboursement des princeps soit crédité sur leur compte avant d’avoir été débités du montant payé. Je fais confiance à la FSPF pour négocier des « TFR balais » acceptables. Il ne faut pas se mettre martel en tête si les TFR concernent des groupes génériques à prix bas. Sur les baisses de prix des dispositifs médicaux, c’est la bouteille à l’encre, et sur le médicament, des baisses ciblées sur la dernière tranche de la MDL (qu’il faudra bien un jour renégocier) ne devraient pas causer trop de dommages. Par contre, les baisses de volumes risquent d’être très préoccupantes dans les zones à forte démographie médicale, et beaucoup moins en milieu rural où la pénurie de médecins fait qu’ils gardent leur liberté de prescription.
Paul Carles, Nîmes (Gard)
Ras-le-bol ! Le gouvernement s’en prend toujours à la pharmacie parce que les mesures d’économies sont faciles sur le médicament. Il faudra bien un jour prendre des mesures pérennes et arrêter le rafistolage de l’assurance maladie. Mais aussi prendre des mesures radicales comme le déremboursement total du « petit risque ». Je suis totalement opposé à la généralisation du « tiers payant contre générique » car, une fois mis en place, c’en sera fini de notre rôle d’acteur de la substitution. Des baisses de prix sur des médicaments très chers auront un impact sur le chiffre d’affaires mais la baisse en marge sera relativisée. L’arrivée de nouveaux TFR ne me gêne pas outre mesure, il y en a toujours eu de façon régulière et plus ou moins insidieuse. En revanche, ma crainte porte plus sur le déremboursement des vasodilatateurs : une perte sèche pour l’officine.
Marie-Christine Drapier, Le Bouscat (Gironde)
La généralisation de la mesure fera que les patients se sentiront obligés, comme si c’était une loi, d’accepter la substitution du pharmacien. Les TFR n’ont jamais été une bonne mesure, déjà sur le plan économique, mais aussi auprès des clients qui ont alors un mauvais ressenti des génériques. Les incidences des baisses des prix dépendront évidemment des quantités vendues des produits concernés. Si ces baisses portent sur des standards tel Plavix, qui est la spécialité qui réalise le plus gros chiffre d’affaires dans ma pharmacie, elles risquent en effet d’être très douloureuses. Enfin, baisser les prescriptions ne fera pas faire d’économies. Le médecin prescrira moins de produits par ordonnance. Le malade sera alors obligé de consulter à nouveau et le médecin ordonnera un second traitement. Dans l’intérêt de l’assurance maladie, mieux vaut soigner d’emblée les gens correctement.
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