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Les antigénériques dans la tourmente
Cinq pharmaciens parisiens doivent passer en commission paritaire nationale pour non-respect des textes sur le générique. « Nous allons requérir un niveau de sanction significatif, cela peut aller jusqu’au déconventionnement », informe Marie-Renée Babel, directrice déléguée de la CPAM.
Coup de force de la caisse ? Loin de là : ces pharmaciens sont parmi les derniers à ignorer le générique comme si de rien n’était, en dépit du dispositif législatif « tiers payant contre générique ». Il s’agit des plus récalcitrants parmi la soixantaine qui ont été récemment convoqués en commission paritaire locale. Ceux-là ont fait l’objet d’une « analyse des flux pour observer un éventuel comportement anormal [prescripteurs, environnement…] », explique Marie-Renée Babel. Comprenez un blocage des lots de FSE durant 15 jours à 3 semaines… Et ils ne semblent pas trouver grâce aux yeux de leurs confrères.
Facturations illégales
« Je suis estomaquée par leur désinvolture, réagit Marie-Armelle Vanot, présidente du syndicat (FSPF) de Paris. Certains ne viennent même pas en commission paritaire pour expliquer leur taux de substitution de 11 % ! » Dans l’absolu, la caisse pourrait presque s’affranchir de la commission paritaire. « Rappelons qu’avec le « tiers payant contre générique » on peut parler de factures illégales pour ceux qui agissent comme avant, explique Patrick Zeitoun, président de l’Union des pharmaciens de la région parisienne. Des confrères me demandent de sanctionner ces pharmacies qui tentent ainsi de capter leur clientèle. »
Patrick Zeitoun s’est tout de même démené pour des officinaux mis sous contrôle a priori : « J’ai dû me porter garant de certains confrères qui m’ont promis d’agir. J’ai négocié la libération de quelques flux pour une consoeur qui ne pouvait plus honorer ses échéances. Mais comment expliquer des écarts de 25 à 40 points entre deux confrères distants de 200 mètres ?! »
40 à 50 pharmaciens auraient subi ce contrôle a priori dans chaque département francilien. « On ne peut pas systématiquement se mettre hors des lois, commente Marie-Renée Babel. Les difficultés n’expliquent pas tout : 14 % des officinaux parisiens dépassent 80 % de substitution, et il y en a un peu partout. » « Pour nombre de pharmaciens concernés, il s’agit de mauvaise volonté manifeste, estime Marie-Armelle Vanot. Et ils ont le cran de nous dire que ce sont eux qui agissent en professionnels ! » Sale temps pour les irréductibles.
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