Les anesthésistes-réanimateurs s’alarment de la pénurie de médicaments indispensables

Après les pharmaciens, les anesthésistes-réanimateurs se disent très préoccupés par la pénurie, voire de la disparition, de médicaments qui leur sont essentiels. Le 18 août, la Société française d’anesthésie-réanimation (SFAR) a ainsi interpellé par courrier le ministre de la Santé et le directeur général de l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé). Les ruptures de stock de médicaments anesthésiants sont en effet de plus en plus fréquentes, liées à des pénuries temporaires ou à la décision des laboratoires de cesser la fabrication de ces produits. « Nous en venons à nous demander si nous pourrons continuer d’assurer la prise en charge des patients. Si l’on ne trouve pas de solution, le risque existe que l’on ne puisse plus réaliser d’anesthésie dans le cadre d’actes chirurgicaux ou diagnostiques », s’inquiète Laurent Jouffroy, président de la SFAR. Ces ruptures d’approvisionnement concernent le thiopental, la lidocaïne adrénalinée ou encore le propofol. Le dénominateur commun de ces pénuries semble être le faible prix des produits concernés, note la SFAR. Elle appelle praticiens et patients à être vigilants et à anticiper ces difficultés. Elle demande par ailleurs aux autorités de trouver des solutions pour « pallier ces dysfonctionnements liés à la mondialisation de la production des produits de santé ».