Leclerc en appelle aux droits de l’homme !

Le groupe Leclerc a été entendu, le 9 février, par la cour d’appel de Colmar (Haut-Rhin) suite à sa condamnation à cesser sa campagne publicitaire (voir Le Moniteur n° 2815). L’avocat du groupe de distribution, Gilbert Parleani, n’a pas hésité à plaider la liberté d’informer et d’exprimer des opinions, garantie par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme ! Il a également évoqué l’Europe de la libre concurrence. Pour Leclerc, la campagne qu’il a lancée en novembre 2009 « participe à un débat d’intérêt public » sur le coût de la santé. Cette campagne n’est « pas une publicité » car « elle ne cite pas de produit et n’en propose pas à la vente, c’est de l’information aux consommateurs », estime Gilbert Parleani.

Le jugement sera rendu le 23 mars prochain

« Leclerc se livre à une fiction de vente à bas prix puisque les produits ne sont pas disponibles dans ses 130 parapharmacies mais uniquement dans les 23 000 pharmacies d’officine », rétorque Hubert Bensoussan, l’avocat d’Univers Pharmacie, de Direct Labo et de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine. Il a en outre souligné que, selon la même Convention européenne des droits de l’homme invoquée par son confrère, « la liberté d’expression peut être soumise à certaines restrictions », dont « la protection de la réputation et des droits d’autrui ». Hubert Bensoussan a demandé 250 000 euros de dommages et intérêts pour chacun de ses plaignants. Le tribunal rendra son jugement le 23 mars prochain.