Le projet de loi d’avenir agricole met fin au découplage et interdit les remises

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Publié le 18 janvier 2014
Par Loan Tranthimy
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En échange des engagements de la profession vétérinaire de réduire le recours aux antibiotiques « critiques », le projet de loi d’avenir agricole, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le mardi 14 janvier, ne prévoit plus dans son article 20 le découplage entre prescription et délivrance de ces produits. En revanche, il instaure l’interdiction de consentir des remises ou de conclure des contrats de coopération commerciale lors de vente de médicaments antibiotiques. Cette interdiction qui touche aussi les pharmaciens fait réagir vivement l’Association nationale de la pharmacie vétérinaire d’officine (ANPVO)

99,50 % des antibiotiques sont vendus par les vétérinaires

« Les pharmaciens sont mis au même niveau que les prescripteurs, alors qu’ils ne sont pas prescripteurs, ce qui est inacceptable !, tempête Jacky Maillet, président de l’ANPVO. Le risque invoqué de distorsion de concurrence est totalement inepte puisque les deux professionnels ne disposent pas des mêmes prérogatives. En réalité, l’objectif est de ne pas toucher au monopole des vétérinaires qui vendent aujourd’hui plus de 99,50 % des antibiotiques. » Une accusation que Gérard Bapt, député PS, ne prend pas en compte, alors qu’il a fait du découplage des antibiotiques vétérinaires un combat politique. « La solution idéale aurait été le découplage, a-t-il déclaré lors du débat à l’Assemblée, mais la fourniture de l’antibiotique sera moins aisée chez le pharmacien, dont l’officine n’est de surcroît pas forcément ouverte jour et nuit, alors que l’on a l’habitude de louer la disponibilité du vétérinaire. » L’ANPVO compte bien faire valoir ses arguments auprès des sénateurs.

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