Le front du non

Le mois de mai effraie ! En effet, plus de huit pharmaciens sur dix (84 %), selon un sondage Ipsos-Pharmagora, estiment encore et toujours que la mise en libre accès de médicaments dans les officines, officiellement prévue dans moins de deux mois, est une mauvaise mesure. Des chiffres tout à fait comparables à de précédents sondages sur le sujet. Ni l’Ordre, ni les syndicats, pas plus que notre ministère de tutelle, n’auront donc réussi à convaincre la profession du bien-fondé de cette mesure. Rien ne peut ôter de l’esprit d’une grande majorité de confrères (68 %) qu’il s’agit d’une manoeuvre qui permettra à terme une sortie de monopole.

Un sujet qui n’est bien évidemment pas à l’ordre du jour des réunions des groupes de travail qui se succèdent pour permettre le libre accès rapide d’un certain nombre de spécialités. Seulement voilà, l’Afssaps exige la mise en place d’un dispositif d’inviolabilité sur tous les conditionnements mis à disposition du public. Une exigence bien naturelle mais qui s’avère impossible à appliquer rapidement pour les laboratoires. Résultat : très peu de spécialités seraient en mesure de sauter le comptoir dans les délais annoncés par Roselyne Bachelot. Des officinaux hostiles et des Français qui ne vont rien comprendre, c’est bien parti !