« La santé publique, j’en parle sur YouTube »

« J’ai toujours été passionné de photo et de vidéo, je cherchais un thème que je maîtrisais un peu pour produire du contenu sur internet via la plateforme YouTube. La pharmacie s’est vite imposée », explique Etienne Thouveny. Ce jeune pharmacien adjoint a obtenu son diplôme en 2013, mais ne pouvait pas encore revendiquer être un vidéaste chevronné. « J’avais déjà réalisé quelques vidéos dans lesquelles je reprenais des chansons à la guitare basse, mais c’était assez basique. » En septembre 2016, il intègre le collectif VideoSciences, une plate-forme qui rassemble des acteurs de la vulgarisation scientifique. Pour Etienne, c’est « l’occasion d’apprendre les techniques de production et de postproduction, l’animation ». Il illustre dans l’une de ses vidéos le bicarbonate avec une bouteille d’eau qui décolle telle une fusée. Pour parler de l’harpagophytum (griffe du diable), il incruste dans sa réalisation une tête de diable. Enfin, pour compléter son film sur le test de grossesse, une grenouille et un lapin s’animent par le biais du « pixel art ». Sa charte graphique basée sur le retrogaming 8 bits et la musique 8 bits lui permettent d’avoir « une identité sur YouTube, puisqu’il faut bien se démarquer ». Et s’amuser car, « si j’adore mon métier, c’est bien le travail de postproduction et de création graphique qui m’intéresse le plus ».

Cette passion pour la vidéo, il a donc fini par la mettre au service de la santé publique, sous le nom de PharmaSilica, multipliant les sujets sur la cosmétique, l’aromathérapie, la phytothérapie et la médication avec, pour chacune des neuf vidéos déjà postées, le même fil conducteur : « Rappeler ce qu’on ne cesse de répéter tous les jours au comptoir, afin de mettre notre connaissance à disposition de tous. » Sa dernière production porte sur les comprimés effervescents : une vidéo de quatre minutes qui invite à la contemplation… Prochains sujets en réflexion, Gaviscon qui « visuellement peut être rigolo et pour lequel on a beaucoup de questions au comptoir », ou peut-être les formes pédiatriques orales et les suppositoires de paracétamol pour répondre à la demande de commentateurs. « Le but, au-delà du visuel, c’est de faire passer un message de santé publique sur un ton ludique ». Et le message passe. Y compris auprès des confrères et des professionnels où l’accueil est positif. « Certes je n’ai pas l’impact de l’ANSM ou de la CNAM, mais les personnes qui regardent les vidéos font ensuite attention à ne pas faire n’importe quoi avec leurs médicaments. » Son but est atteint.