La pédiatre, l’écrivain et la rumeur

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Publié le 21 décembre 2002
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Ressembler à un personnage de fiction peut devenir fâcheux pour sa carrière professionnelle. Surtout si l’on est un professionnel de santé et s’il s’agit d’un roman… libertin. C’est la mésaventure qui est arrivée à Monique, 59 ans, pédiatre de son état au service de la protection maternelle et infantile du centre médicosocial de Dole, dans le Jura.

En mai dernier, elle s’est retrouvée devant la section disciplinaire du conseil de l’ordre des médecins de Franche-Comté pour infraction au code de déontologie. La publication, à l’automne 2000, de Mes Hiérodules, roman de son amie et colocataire, l’écrivain Elisabeth Herggott, a tout déclenché. Cette spécialiste de la littérature érotique y a mis en scène les rapports qu’elle entretient avec une certaine Monica, adepte de sadomasochisme. Comme à son habitude, l’écrivain a situé son roman dans la ville de Dole et retrace quelques anecdotes bien connues des habitants.

Il n’en a pas fallu plus pour que certains voient dans les pratiques de ce personnage de roman le reflet exact de la vie de la pédiatre. La suite : pétition au centre médicosocial signée par des parents inquiets pour leurs enfants, pression du personnel médical… Les arguments font mouche sur le préfet du Jura qui porte plainte auprès du conseil régional de l’ordre des médecins. En décembre 2001, la pédiatre est condamnée à trois mois de suspension d’exercice. L’histoire a heureusement bien fini. Monique a fait appel et a été entendue, le 4 décembre dernier. L’interdiction d’exercer a été annulée par la section disciplinaire du conseil national de l’Ordre.

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