Jean-François Copé : « La fixation d’un taux unique de remboursement serait plus simple et plus lisible »

© Jean François Copé propose le prix de médicament unique - DR

Jean-François Copé : « La fixation d’un taux unique de remboursement serait plus simple et plus lisible »

Réservé aux abonnés
Publié le 7 novembre 2016
Par Loan Tranthimy
Mettre en favori

Les six candidats à la primaire de droite ont répondu en exclusivité aux questions du Moniteur des pharmacies sur l’avenir de l’officine. Leurs réponses sur la place du pharmacien dans le système de santé, l’ouverture du capital, la revalorisation de la rémunération ou encore la vente des médicaments dans les grandes surfaces ont été publiées dans notre édition papier du 29 octobre. D’autres thèmes ont été également abordés avec chaque candidat. Ce lundi, retrouvez les prises de position de Jean-François Copé.

Comment faire évoluer la profession de pharmacien ?  

Je le dis en toute transparence : il faudra remettre le pharmacien d’officine en haut du podium, c’est-à-dire lui redonner toute sa place dans notre système de santé. On ne peut pas se satisfaire que des pharmacies ferment tous les jours dans notre pays alors que les besoins de santé sont croissants.

Je souhaite également, même s’il y a des réticences compréhensibles, que soient mis sur la table un certain nombre de sujets et notamment la possibilité laissée aux pharmaciens de vacciner la population contre la grippe saisonnière, l’accompagnement des patients chroniques (suivi et conseils aux patients sous anticoagulant…) ou encore des consultations de prévention.

Permettriez-vous aux mutuelles de passer des contrats avec des pharmaciens qui proposent des services hors monopole (maintien à domicile, objets connectés, optique, diététique…).

Ces initiatives doivent être encadrées afin de ne pas nuire au principe d’égalité d’accès aux soins, et évaluées afin de montrer un bénéfice en termes de qualité des soins ou d’efficience de notre système de santé. J’ajoute que ces initiatives ne doivent pas se substituer au cœur de métier du pharmacien.

Publicité

Souhaiteriez-vous accélérer la dispensation à l’unité des antibiotiques ?

Il existe des expérimentations en cours. Il faut attendre le résultat de leur évaluation définitive.

Toutefois, je ne suis pas persuadé que ce mode de dispensation soit véritablement générateur d’économies pour l’Assurance maladie. Les conditionnements actuels sont adaptés à la posologie conventionnelle définie par les experts médicaux. Aussi, je crains un alourdissement de la gestion d’une telle dispensation ce qui serait néfaste pour les officines. En tout état de cause, nous devons attendre les évaluations notamment en termes de charge de travail et de traçabilité du médicament.

Pour limiter les dépenses de santé, dérembourseriez-vous des médicaments ou baisseriez-vous leurs prix ?

Le déremboursement des médicaments ne constitue pas en soi une politique de maitrise des dépenses de santé. Tout d’abord, je ne crois pas à une baisse des dépenses de santé : il faut sans cesse rechercher l’efficience bien sûr, mais avec le vieillissement de la population et les besoins croissants en santé, il faut assumer l’augmentation des dépenses de santé dans notre PIB.

Il existe certaines pistes qui sont intéressantes concernant le prix du médicament comme la fixation d’un taux unique de remboursement. Cette solution, qui peut se faire à dépenses constantes, serait plus simple et plus lisible pour les patients.

Faut-il financer à tout prix les médicaments innovants ?

Nous avons la chance que l’industrie pharmaceutique produise de véritables innovations pour les patients. Notre priorité doit être de permettre aux malades un accès rapide aux médicaments dont ils ont besoin. Aussi, en ce qui concerne les médicaments innovants (notamment en cancérologie), je souhaite un mécanisme de « paiement à l’efficacité ». Ce mode de paiement consiste à rembourser en fonction de la réponse au traitement : si le médicament est efficace pour le patient, il est pris en charge à 100% par l’assurance maladie ; dans le cas inverse il sera à la charge de l’industriel. Cette mesure permettra de limiter les coûts des médicaments innovants et d’encourager les industriels à mettre en place des études cliniques encore plus pertinentes.

 

Lire aussi l’article « Présidentielle : les candidats vous passent la pommade », publié dans Le Moniteur des pharmacies N° 3148 du 29 octobre.