Grève des gardes : des officinaux réquisitionnés par le préfet

Réservé aux abonnés
Publié le 26 janvier 2002
Mettre en favori

Cinq pharmaciens du Val-de-Marne ont vu se présenter les gendarmes dans leur officine mardi soir, porteurs d’un arrêté de réquisition préfectoral signé du jour, en vue d’une éventuelle grève des gardes pour les nuits du 22 au 24 janvier.

« De mémoire, c’est la première fois que nous voyons ici des officines réquisitionnées, indique Patrick Zeitoun, président de l’Union des pharmaciens de la région parisienne (UPRP). Du coup, certains ne voulaient pas s’y plier. Je leur ai expliqué qu’ils n’avaient pas le choix. » Le préfet a en tout cas été efficace ! « La DDASS nous a appelés mardi après-midi pour se faire confirmer une éventuelle grève des gardes. Nous avions effectivement pas mal d’appels de confrères depuis vendredi. Ils ont donc réagi hyper rapidement. »

D’autant plus rapidement que le seul mot d’ordre officiel, émanant précisément de l’UPRP, datait du jour même ! Le Collectif des groupements de pharmaciens envisageait lui aussi un telle action, mais seulement en cas de publication d’un arrêté de marge visant l’officine. Pour la « Journée sans toubib », il se bornait à demander à ses adhérents de participer aux manifestations régionales et nationales. Dans les faits, les positions prises par les différents représentants de l’officine à l’occasion du mouvement du 23 janvier ont été très diverses.

L’APLUS, qui a soutenu l’appel de l’UPRP à la grève des gardes, a profité de la situation pour envoyer par fax à 15 000 pharmaciens un « appel à la mobilisation » leur demandant de s’organiser en groupe de dix à vingt et de se tenir prêt pour une action future en cas de baisse du forfait.

Publicité

L’USPO, dont un rendez-vous au ministère prévu initialement lundi a été repoussé, s’est « pleinement associée » à cette journée sans pour autant appeler à une action. « Nous ne pouvons lancer de mouvement sans nous assurer qu’il se poursuivra dans la durée, a expliqué Patrice Devillers, son président. Mais nous nous réjouissons que certains rejoignent nos positions sur le forfait. » Quant à la FSPF et à l’UNPF, ni l’une ni l’autre ne se sont associées aux revendications défendues lors de cette journée.