Des mots et des maux

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Publié le 13 décembre 2018
Par Anne-Hélène Collin
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Ne dites plus « cannabis thérapeutique », terme inapproprié pour l’Académie nationale de pharmacie « car il fait référence, sans distinction, à des substances variées ». Mais « cannabinoïdes pouvant avoir un potentiel thérapeutique ».

Pourtant, c’est bien sur le cannabis, la plante, que le comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) s’est prononcé le 13 décembre dernier. En donnant un avis favorable au « cannabis à visée thérapeutique », le CSST aurait-il ouvert la boîte de Pandore ? Autoriser le cannabis, même à usage thérapeutique, fait peur, au point d’en taire le nom : peur de faire passer un message trop permissif, notamment auprès des adolescents ; voire d’ouvrir la voie à la légalisation du cannabis récréatif.

Mais c’est s’éloigner des enjeux et oublier un peu vite le but des travaux du CSST : explorer, avec prudence, une piste thérapeutique sérieuse pour améliorer le confort de vie de certains patients. Ceux pour lesquels la pharmacopée et la médecine n’apportent aujourd’hui aucune solution satisfaisante. Ceux qui n’ont plus vraiment le temps ni l’envie de jouer sur les mots.

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