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Déremboursement de l’homéopathie : la science à tout prix
A l’issue de sa rencontre avec les médecins homéopathes, les associations de patients, les trois laboratoires homéopathiques et la Société savante d’homéopathie ce jeudi 11 juillet, dans le contexte très tendu du déremboursement total de l’homéopathie en 2021, Agnès Buzyn l’a réaffirmé : « Pour être remboursé par la sécurité sociale, un médicament doit démontrer une efficacité scientifique à l’échelle de la population. » Pas de place, donc, pour les arguments économiques. « Le rôle de la sécurité sociale n’est pas de protéger l’emploi, mais d’apporter des soins reconnus aux Français », martèle la ministre de la Santé, qui aurait même mis sa démission dans la balance. Toutefois, au sujet de l’homéopathie, elle « ne souhaite pas discréditer cette pratique ». La porte n’est d’ailleurs pas fermée aux représentants du collectif qui désirent revenir vers la Haute Autorité de santé avec de nouvelles études : « Je ne les ai pas découragés », a confié la ministre. Idem pour les laboratoires qui proposent leurs médicaments au remboursement.
Quant au collectif FakeMed, à l’initiative de la tribune du Figaro qui a mis le feu aux poudres en mars 2018, il réclame, dans un communiqué daté du 10 juillet, « que la déontologie et l’éthique priment sur tout clientélisme et démagogie, ce pour le bien des patients et pour cesser de donner une quelconque importance à ceux qui défient les scientifiques et les chercheurs par des principes aberrants, des études trompeuses, et un discours fallacieux. » Les moyens : supprimer toute qualification et faire cesser toute formation universitaire en homéopathie. Et aller encore plus loin : « Exiger de l’ensemble des soignants qu’ils respectent la déontologie de leur profession, en refusant de donner des traitements illusoires ou inutiles, en proposant des soins en accord avec les recommandations des sociétés savantes et les données les plus récentes de la science […] », quitte à ce qu’ils ne soient plus autorisés « à faire état de leur titre ».
135 millions d’honoraires en moins
Dans un communiqué du 10 juillet, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui prend acte de la décision de la ministre de la Santé, demande déjà une compensation conventionnelle dans les plus brefs délais. « Le déremboursement entraine une perte de 135 millions d’euros d’honoraires », explique Philippe Besset, président de la FSPF. Ce budget devrait être redistribué en pharmacie pour soutenir, par exemple, le réseau de proximité car « plusieurs milliers de pharmacies rurales ou de quartier souffrent des politiques de baisse de prix ». Dans un article publié dans son numéro du 8 juin 2019, Le Moniteur des pharmacies avait évalué la marge moyenne hors taxe par an et par pharmacie générée par l’homéopathie à environ 8100 euros, honoraires compris.
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