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Compte tenu de l’explosion des dépenses de santé, le gouvernement imposerait prochainement aux pharmaciens d’officine une baisse de marge. D’accord, pas d’accord ?

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Publié le 16 février 2002
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RPR : « Pas d’accord, c’est une proposition injuste et dangereuse qui fait fi notamment des différentes missions non rémunérées des pharmaciens, sans parler des contraintes financières (plan d’amortissement, etc.). A ce stade, pourquoi le gouvernement ne propose-t-il pas de supprimer les malades pour faire des économies ?… »

PS : « Il est vrai que les dépenses d’assurance maladie ont augmenté de 5,6 % en 2001 avec 7,3 % pour les soins de ville. Il faut donc trouver un équilibre entre une maîtrise intelligente des dépenses de santé et une juste rémunération des professions de santé, dont les pharmaciens. Toute modification du type de rémunération (marges, remises) implique une concertation entre les pouvoirs publics et votre profession afin de préserver la qualité de votre exercice et l’équilibre des comptes sociaux. »

Jean-Pierre Chevènement : « Les déficits actuels résultent d’abord d’une mauvaise organisation qui interdit de bien apprécier le rapport coût/qualité de notre système. Il faut mettre les professionnels de santé au centre du système en les responsabilisant. C’est ce que certains appellent la « maîtrise médicalisée » des dépenses. Or, des professionnels responsables, ce sont des professionnels motivés et non des professionnels sanctionnés. »

Jean-Marie Le Pen : « La baisse de marge serait la résultante du système perverti actuel. Ce n’est pas aux professions de santé de gérer l’assurance maladie des patients, mais aux caisses ou aux patients de tutelle de se comporter en bon pères de famille. Nous sommes donc parfaitement opposés à ce type de régulation. »

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Robert Hue : « On ne sort toujours pas d’une conception comptable. Il faut un réel débat sur le rôle du médicament et la transparence dans la fixation des prix payés aux laboratoires. L’évolution de l’industrie pharmaceutique nous préoccupe beaucoup. Je suis donc favorable à ce que se mette en place une forme moderne de maîtrise publique dans un secteur vital pour nos concitoyens et très largement dépendant de financements collectifs. »

Noël Mamère : « Sortons des raisonnements de comptable avec des prises de décision mécaniques ! Les Français consomment trop de médicaments, c’est un fait. Les pharmaciens comme les médecins doivent être encouragés à limiter cette consommation à ce qu’il y a d’utile. Comment aller vers cet objectif si le revenu des pharmaciens est étroitement lié à la quantité de médicament qu’ils vendent ? Il faut certainement limiter les marges, mais dans le même temps développer les honoraires de délivrance et de conseil pharmaceutique de façon crédible. Payer les pharmaciens 0,30 euro pour la délivrance de la pilule du lendemain sans ordonnance par exemple, c’est se moquer du monde ! »

Alain Madelin : « Pas d’accord ! Une telle mesure montrerait une nouvelle fois que le gouvernement n’applique que des politiques de courte vue. Traitons les problèmes sérieusement, en dialoguant avec les représentants du monde officinal, mais ne répétons pas avec eux l’erreur faite avec d’autres professions de santé, qui consiste à laisser croire au public que ces gens-là gagnent trop d’argent ou connaissent des conditions d’exercice qu’ils ne méritent pas. Ce serait une insulte pour les pharmaciens, qui assument non seulement leurs responsabilités de professionnels de santé, mais également leurs charges d’entrepreneurs, avec toutes les difficultés qu’on sait. »

François Bayrou : « L’industrie hurle quand on décide de ne plus rembourser les médicaments à service médical rendu considéré comme insuffisant par les experts. Quinze jours après, la même industrie hurle parce qu’on ne valorise pas convenablement les médicaments les plus efficaces qui ont demandé de gros investissements de recherche. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre ! La question de la marge du pharmacien serait réglée si l’on décidait de ne plus rembourser l’ensemble des médicaments à service médical rendu insuffisant et non une petite partie. L’économie serait gigantesque et l’on pourrait rembourser correctement les produits innovants. »