- Accueil ›
- Profession ›
- Socioprofessionnel ›
- Blocage du Si-DEP : le suivi de l’épidémie pris en otage ?
© Getty Images
Blocage du Si-DEP : le suivi de l’épidémie pris en otage ?
« Prendre en otage ainsi le suivi de l’épidémie du Covid-19 est inacceptable au regard du contexte sanitaire et des enjeux de santé publique », déclare Thomas Fatôme, directeur de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam), dans un communiqué diffusé le 27 octobre 2022. Cette réaction fait suite à l’arrêt par les biologistes des transmissions sur le Si-DEP des résultats des tests PCR. Un mouvement lancé par l’Alliance de la biologie médicale (ABM) et suivi également par Les Biologistes indépendants.
Une rentabilité accrue avec les tests PCR
La Cnam rappelle que « le secteur de la biologie médicale se caractérise par une rentabilité financière qui était déjà élevée avant la crise sanitaire (supérieure à 17 % entre 2016 et 2019) et qui s’est encore accrue depuis (entre 20 à 30 % en 2020 et 2021), du fait des tests liés au Covid ». Et d’ajouter : « il est aujourd’hui naturel que des efforts sur les tarifs soient demandés à ce secteur ».
De fait, elle propose aux biologistes une baisse de 250 millions d’euros pour 2023, qui pourrait être répartie entre les actes de biologie courants, à hauteur de 200 M€, et les tests de dépsitage du Covid-19 pour 50 M€. « Le quantum des économies qui pourrait être appliqué les années suivantes n’a pas encore été discuté avec les représentants : il n’a ainsi donc pas été proposé par l’Assurance maladie de faire 250 millions d’euros de baisses supplémentaires en 2024 et 2025 », explique-t-elle. Pour rappel, l’ABM souhaite que les 250 M€ d’économies ne portent que sur les activités liées au Covid-19.
La Cnam souhaite néanmoins poursuivre le dialogue avec les biologistes. Ce qui suppose selon elle que les représentants du secteur « adoptent une attitude responsable dans le choix des actions menées pour porter leurs revendications et garantissent à la fois la continuité des soins et l’accomplissement de leurs missions au service de la santé publique ».
5,2 Md€ d’économies en 9 ans
« Responsables, c’est ce que nous sommes. Notre démarche est et restera celle du dialogue et de la proposition », a rétorqué l’ABM dans un communiqué diffusé le soir même. Mais pas question de lâcher pour les biologistes, qui rappellent une fois de plus que les tarifs des tests PCR ont été fixés par le gouvernement et ont d’ailleurs été revus à la baisse à 4 reprises, et que la profession a déjà accepté des baisses de tarifs des actes depuis 9 ans avec pour conséquence 5,2 milliards d’euros d’économies pour l’Assurance maladie. « La biologie ne peut pas supporter à elle seule plus de 20 % des économies demandées sur la Sécurité sociale alors qu’elle représente moins de 2 % des dépenses de santé, qu’elle participe à plus de 70 % des diagnostics, et que son coût ne représente que 57 € par an et par habitant », s’insurge l’ABM. Et de conclure : « Au gouvernement de se montrer responsable en entendant nos alertes ».
- Rémunération des pharmaciens : une réforme majeure se prépare-t-elle ?
- Les métiers de l’officine enfin reconnus à risques ergonomiques
- Remises génériques : l’arrêté rectificatif en passe d’être publié
- Réforme de la rémunération officinale : quelles sont les propositions sur la table ?
- Paracétamol : quel est cet appel d’offres qui entraînera des baisses de prix ?
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
