A Lille, l’ARS saisie pour pratiques anticoncurrentielles

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Publié le 10 septembre 2016
Par Jean-Luc Decaestecker
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Le phénomène s’amplifie. Ras-le-bol ! On ne peut pas parler de coordination et laisser faire ces pratiques. Ce n’est pas sain… ». Après Jean-Marc Lebecque en octobre 2013, c’est au tour de Grégory Tempremant, son successeur à la présidence de l’URPS Pharmaciens Hauts-de-France, de prendre la plume en septembre à l’adresse de Jean-Yves Grall, directeur général de l’ARS à Lille. L’objet de cette missive ? Lui rappeler l’exaspération et l’indignation de la profession face aux pratiques de certains services hospitaliers ou cliniques qui transmettent directement des ordonnances de dispositif médicaux auprès des prestataires. Ici, sur la Côte d’Opale, ce sont des poches de stomie directement livrées par un fournisseur de matériel médical au domicile d’un malade qui n’a pas vu son ordonnance… Là, à Comines, c’est une patiente en sortie d’hôpital à qui a été livré un fauteuil roulant : « Je ne l’ai pas pris chez vous, car on m’a dit que j’aurai une différence à payer, et que l’ergothérapeute de l’hôpital s’occupait de tout… », explique-t-elle à son officinal venu lui livrer ses médicaments. L’exaspération est à son comble : «   Nous mettons en place tout un dispositif pour faciliter la sortie hospitalière, avec une carte de coordination et de suivi, explique Grégory Tempremant. On s’arrange pour intégrer la stratégie de parcours de soins, et l’on s’aperçoit qu’il y a des prestataires qui ouvrent leurs portes aux services, alors qu’ils sont en dehors de la coordination. Comment faire un suivi, renseigner le dossier pharmaceutique si l’on n’arrive pas à suivre ? ». Et le président de l’URPS Pharmaciens d’«   exhorter   » le directeur général de l’ARS «   à prendre toutes les mesures pour enrayer ce phénomène. » Jean-Yves Grall sera-t-il, cette fois, sensible à l’exaspération de la profession ? 

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