1947-1957

La décennie de tous les bouleversements pour une profession qui avait bien besoin d’un coup de plumeau. Le juvénile ordre des pharmaciens prend peu à peu ses marques et un nouveau Code de la santé publique voit le jour en 1953. Pendant ce temps, les croix d’officine adoptent définitivement la couleur verte et les comptes de la toute jeune Sécurité sociale virent déjà au rouge. A qui la faute ? Aux dépenses de médicaments, bien entendu, même si ces dernières ne représentent que 15 % du total des remboursements de l’assurance maladie ! Certes, grâce à l’afflux de nouveaux assurés les pharmaciens d’officine connaissent une certaine prospérité. Mais, déjà, l’étau se resserre autour d’eux : blocages et baisses autoritaires des prix en 1952, 1954 et 1956, mises en place du tiers payant (partiel) et de la vignette en 1953. Rien n’y fait : en 1956, le « trou » de la Sécu avoisine déjà les 37 milliards pour l’ensemble de la Sécurité sociale, et 58 pour la seule assurance maladie. Qu’on se rassure, il ne s’agit encore que d’anciens francs…