Succès pour la chimio à domicile

Si l’on ne peut que se féliciter du plan Cancer, on constate une panne politique sur l’axe de la chimiothérapie à domicile », déplore Hervé Lacroix, médecin coordinateur au sein du réseau régional de cancérologie Onco Pays de la Loire. Les résultats obtenus par l’expérimentation menée depuis six mois à Nantes sont pourtant prometteurs. Et ce « grâce à la coordination, la collaboration et l’implication parfaite de l’ensemble des acteurs, qu’ils soient infirmière coordinatrice, médecin hospitalier, généraliste, infirmière libérale, pharmacien d’officine, prestataire de services spécialisés… ».

En Loire-Atlantique, 600 pharmaciens libéraux ont reçu une formation sur le matériel nécessaire à fournir pour accompagner les traitements. Réglementation oblige, la reconstitution des médicaments a été centralisée au sein de la pharmacie à usage intérieur du CHU de Nantes.

Un coût moindre

En six mois, 41 patients dont 30 femmes (59 % pour un cancer du sein, 20 % ORL, et 10 % pour le pancréas) ont bénéficié de ce dispositif. 224 chimiothérapies ont été dispensées par 59 infirmières libérales. 38 officines ont été sollicitées. Les professionnels sont unanimes. Les malades aussi qui ont ainsi pu rester à proximité de leur environnement familial et, pour certains, poursuivre leur activité professionnelle (les deux tiers résidaient dans un rayon de 25 kilomètres). Qui plus est, le coût d’une chimiothérapie à domicile s’est révélé moins coûteux : 340 Û contre 473,35 Û en hôpital de jour. « Une infirmière et un mi-temps de secrétariat sont nécessaires pour chaque secteur, précise Hervé Lacroix. En attendant, on va continuer avec l’existant. »