SOINS À DOMICILE : Un marché en quête de visibilité et de diplôme

Réservé aux abonnés
Publié le 1 octobre 2005
Mettre en favori
88 % des Français ont beau avoir une bonne opinion du soin à domicile (28 % très bonne), et 70 % le privilégier par rapport à l’hospitalisation, la connaissance qu’ils en ont reste encore faible.

On parle de plus en plus du développement des soins à domicile, notamment dans la perspective d’économies de dépenses hospitalières. Pourtant, ils seraient les oubliés de la réforme de l’assurance maladie, estimait la semaine dernière Thierry Sarda, président de Nephew France, suite à l’assemblée générale de l’Appamed, le syndicat de l’industrie des dispositifs médicaux dont il est devenu le tout nouveau président. Thierry Sarda stigmatise les réévaluations prochaines des conditions de remboursement de ces produits, ce qui sera selon lui susceptible de mettre un coup d’arrêt au développement du soin à domicile, « déjà au ralenti ».

De fait, les intervenants d’une table ronde organisée par l’Appamed sur le sujet ont bien estimé qu’on n’en était qu’aux « balbutiements », sans organisation claire pour encadrer le malade à la sortie de l’hôpital. Les pharmaciens, eux, se positionnent. Claude Japhet, président de l’UNPF, y a souligné qu’avec le vieillissement de la population « ce sera de plus en plus à nous d’aller vers le patient et non l’inverse ». Et les officinaux y travaillent ! Dans les expérimentations démarrées avec la MSA sur une quinzaine de sites, le pharmacien sera rémunéré en sus pour ses déplacements et sa coordination (voir Le Moniteur nos 2586 et 2590). « Nous espérons que cela servira d’exemple pour la future convention pharmaceutique », a souligné Gilles Bonnefond, secrétaire général de l’USPO.

Jocelyne Wittevrongel, du bureau de la FSPF et présidente de l’Union nationale des prestataires de dispositifs médicaux, a rappelé la volonté d’arriver à des compétences reconnues en ce domaine, ce qui pourrait – « devrait », selon Jocelyne Wittevrongel – passer par un diplôme spécialisé obligatoire pour le MAD.

Si pharmaciens et orthopédistes poussent en ce sens, les prestataires résistent encore. Pourtant, vu la complexité des produits, la compétence passe ici nécessairement par une formation spécifique. Sachant qu’un mauvais MAD se termine parfois de manière prématurée et catastrophique en seconde hospitalisation.

Publicité