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Santéclair : Une sombre histoire pour la profession ?
Le contrat de la plate-forme d’assureurs Santéclair, dont Le Moniteur a révélé les grandes lignes (voir le n° 2508), semble faire l’unanimité contre lui côté instances professionnelles. « Nous avons rompu les négociations avec Santéclair il y a plus de six mois en raison de nombreux points de blocage, ce dossier a donc été élaboré sans nous », précise Claude Japhet, président de l’UNPF, notamment opposée à l’individualisation des produits au sein du panier de soins et à l’absence de liberté sur le choix de ceux-ci.
Gilles Bonnefond, secrétaire général de l’USPO, s’étonne qu’un tel contrat puisse être lancé sans l’accord préalable de la profession : « Ce contrat est excessivement axé sur les prix et force la main aux officinaux. Il ne sert que les intérêts commerciaux de l’assureur et ne valorise pas le circuit officinal. Un partenariat sur la prise en charge du petit risque ne pourra exister que si l’approche est plus globale. » La FSPF souhaitait, elle, attendre l’issue de son conseil d’administration pour s’exprimer sur la recevabilité du contrat.
Au sein du Collectif des groupements, nombre de structures s’opposent farouchement à ce panier de soins, « craignant une perte de liberté et une mainmise indirecte des assureurs sur la profession ». En particulier, les articles 3 et 10 sont jugés inacceptables, où il est dit que « c’est l’assureur qui définit les prix, les produits et les noms de marque en place et lieu du groupement », et que « le contrat n’est modifiable qu’unilatéralement par l’assureur ». Par ailleurs, le Collectif des groupements souligne que Santéclair fait l’impasse sur le volet prévention et le rôle de prescripteur du pharmacien.
L’ordre des pharmaciens réagit, lui, sur la liberté que se laisse l’assureur de décider du nombre de points de vente intégrés dans son réseau. Mais aussi de traiter ses clients de façon différenciée. Si ces contrats voient le jour, « nous serons particulièrement vigilants à ce qu’il n’y ait aucune exclusivité donnée à des groupes de pharmaciens », avertit Isabelle Adenot, présidente de la section A.
L’Ordre veillera aussi au respect du Code de la santé publique, qui stipule qu’« […] un groupement ou un réseau constitué entre pharmaciens ne peut faire de la publicité en faveur des officines qui le constituent ».
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