PHR, mécène de la première chaire d’éducation thérapeutique

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Publié le 2 juillet 2011 | modifié le 19 août 2025
Par Stéphanie Bérard
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Sur le papier, l’éducation thérapeutique du patient (ETP) fait partie des missions du pharmacien inscrites dans la loi HPST du 21 juillet 2009. En pratique, c’est une autre histoire. « Son application se heurte à un manque de formations universitaires et à la difficulté de s’appuyer sur des projets de recherche », déplore Corinne Isnard-Bagnis, néphrologue et présidente de l’Institut d’éducation thérapeutique de l’université Pierre et Marie Curie (UPMC). D’où l’idée de créer une première chaire universitaire afin de se doter d’une organisation de recherche pour « améliorer la prise en charge des patients, en particulier les malades chroniques. » Le 21 juin, une convention a donc été signée entre l’UPMC, la fondation partenariale de l’UPMC et le groupement PHR afin de créer la première chaire consacrée à l’éducation thérapeutique en France. Le groupement investit la scène universitaire en jouant les mécènes, finançant le fonctionnement de la chaire pendant trois ans, soit un chèque de 400 000 euros chaque année.

Un laboratoire d’idées pour les pharmaciens

C’est un enjeu stratégique pour Lucien Bennatan, son président. « Dans le contexte de la loi HPST, il était indispensable d’aider les pharmaciens à devenir de vrais spécialistes de l’éducation thérapeutique et de mettre en place des systèmes adaptés pour faire évoluer notre profession. » Et, dans un contexte de concurrence acharnée entre groupements, d’avancer des pions. Car, pour le groupement, la chaire sera un laboratoire d’idées « afin d’enrichir notre référentiel qualité et d’imposer aux adhérents un cadre sur l’éducation thérapeutique du patient, comme par exemple l’accompagnement d’un patient après une greffe de rein », poursuit Lucien Bennatan. La chaire, qui aura pour objectif de mener des travaux scientifiques, doit, pour le moment, trouver son directeur pour être opérationnelle en janvier 2012. Son profil ? « Un chercheur international, répond Corinne Isnard-Bagnis. Cela peut être une personne issue du monde de la santé, comme un pharmacien, ou un chercheur en sciences sociales. Il devra avoir des compétences médico-économiques pour valider des expérimentations pertinentes en santé publique. » Il constituera une équipe de deux doctorants et d’un pool d’assistants pour travailler autour de la prise en charge de l’ETP en ville. Une première étape pour « parler de rémunération et positionnement du pharmacien dans la chaîne de santé », martèle Lucien Bennatan.

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