Pharmacien, épidémiologiste et vigie sanitaire

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Publié le 3 mai 2008
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Epidémiologiste à la cellule interrégionale d’épidémiologie Centre-Est (CIRE) à Dijon, François Clinard participe au dispositif de surveillance constante de l’état de santé des régions.

L orsque l’Institut de veille sanitaire a ouvert un poste d’épidémiologiste à la CIRE à Dijon, je n’ai pas pu résister ! Je me suis mis en disponibilité de l’université », rapporte François Clinard, alors maître de conférences en toxicologie et santé publique à la faculté de pharmacie de Dijon et praticien attaché au CHU.

Merci les pompiers !

Sa passion pour l’épidémiologie, François Clinard l’a découverte bien après la toxicologie. Alors étudiant en pharmacie à Tours, il prépare l’internat puis rejoint la faculté de Lille pour y passer un DESS de biotoxicologie appliquée aux nuisances industrielles. « J’étais à l’époque très intéressé par le développement du service de santé et de secours médical des sapeurs-pompiers, j’envisageais même de rejoindre ce corps », raconte François Clinard. Avec l’aide des pompiers de Lille, il trouve un stage de DESS à l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques, situé au ministère de l’Environnement) où un programme de recherche est en cours sur la toxicité des fumées d’incendie. « J’ai eu la chance, en deux ans, de passer successivement à l’Ineris, pour la partie « toxicologie expérimentale sur l’animal », au laboratoire de toxicologie de l’hôpital Fernand-Widal, pour la partie « dosages sanguins de substances toxiques chez l’homme », et à la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, où j’ai effectué mon service national, alliant gestion de la pharmacie avec une petite activité opérationnelle. »

Veille, surveillance et alertes

François Clinard rejoint ensuite l’hôpital de Reims puis le CHU de Dijon comme interne en pharmacie spécialisée. « L’analyse des données de l’étude expérimentale à l’Ineris m’avait donné le goût des statistiques. En réalisant un certificat de statistique pour boucler ma maîtrise de sciences biologiques et médicales, j’ai eu l’opportunité d’analyser les données d’une enquête d’exposition des habitants de la Côte-d’Or aux champs magnétiques des lignes à haute tension. » Après un an passé au laboratoire de toxicologie, François Clinard s’inscrit en DEA d’épidémiologie clinique et évaluation des actions de santé puis passe une thèse de doctorat d’université. Quatre ans après, la CIRE Centre-Est l’accueille comme épidémiologiste chargé de projets.

La mission des CIRE ? Animer la veille sanitaire régionale, assurer une surveillance régionale et répondre aux alertes en soutien des DDASS, en mettant en oeuvre des investigations épidémiologiques ou des évaluations du risque sanitaire. François Clinard travaille actuellement sur deux dossiers de fond : « une évaluation en Franche-Comté du risque de cancer pulmonaire lié au radon, gaz radioactif naturel, et une estimation de l’impact sanitaire d’une pollution d’eau de la nappe phréatique par des produits chimiques d’origine industrielle ».

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Pour le pharmacien, ce poste à la CIRE est « tout simplement passionnant, chaque alerte apportant un sujet nouveau ; on y côtoie un grand nombre de spécialistes ».