PAERPA : un impact mitigé

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PAERPA : un impact mitigé

Publié le 17 juillet 2018
Par Magali Clausener
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L’IRDES (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) vient de publier les premiers résultats d’une « Evaluation d’impact de l’expérimentation Parcours santé des aînés (Paerpa) ». Pour rappel, les expérimentations Paerpa ont été lancées en 2014 dans 9 territoires pilotes. Leur objectif est d’améliorer la prise en charge et la qualité de vie des personnes âgées de 75 ans et plus et de leurs aidants grâce à la coordination des différents intervenants des secteurs sanitaire, social et médico-social au niveau local. Si le binôme de base de la coordination est le médecin traitant et l’infirmière, les pharmaciens font aussi partie du dispositif dans certains territoires.

L’IRDES a mesuré l’impact de la mise en place de ces parcours en retenant une série d’indicateurs comme la durée cumulée de séjours, le taux de réhospitalisation à 30 jours, le taux de passages aux urgences, la polyprescription continue et la prescription inappropriée. L’Institut a travaillé à partir des données de 2015 et 2016, ces années correspondant à la montée en charge des expérimentations. Les premiers résultats « ne permettent pas d’établir un effet moyen significatif propre à Paerpa sur les indicateurs de résultats retenus lorsqu’on étudie l’ensemble des territoires, selon les auteurs de l’étude. Néanmoins, les analyses par territoire permettent de déceler des effets significatifs dans quelques-uns d’entre eux, notamment pour les indicateurs de résultats les plus sensibles aux soins primaires ».

Globalement, les taux d’hospitalisation « ont augmenté régulièrement tandis que la durée cumulée de séjours est restée stable en moyenne dans l’ensemble des territoires Paerpa ». En revanche, l’IRDES observe une tendance à la baisse pour la polymédication continue et les prescriptions inappropriées, tout en notant que « ces baisses sont en partie liées au déremboursement total ou partiel » de certains médicaments inefficaces fortement consommés par les personnes âgées et « d’actions de prévention engagées dans l’ensemble des territoires ». Pour autant, cette baisse de la polymédication est significative dès 2015 dans les territoires Paerpa d’Aquitaine et du Nord-Pas-de-Calais.

Les auteurs de l’étude soulignent néanmoins que ces premiers résultats invitent à la prudence. En effet, cette évaluation montre aussi « que le changement inter-organisationnel et professionnel dans le système de santé prend du temps ». La mise en place des dispositifs Paerpa a nécessité 18 mois en moyenne. « Les structures nouvelles ne peuvent être efficaces que si les professionnels qui y sont impliqués sont prêts à changer leurs pratiques. C'est pourquoi il ne faut pas sous-estimer le défi de la construction d'un terrain d'entente entre différents groupes de professionnels », estiment les auteurs.

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